Je me regarde vivre.
Humain, je consulte mes mails. Puis deux minutes à la fenêtre, voir si les plantes ont poussé.
D'autres vont boire une bière avec des amis, puis rentrent chez eux.
Deux trois éclats de rire, ou un seul. Je ne sais ce que cela peut changer. Il n'y a rien à faire.
Je me rappelle ces aventures où il ne s'est rien passé. Pudeur, loyauté, je ne sais. Elles sont belles, enivrantes, et puis l'on pense à celles où s'est passé quelque chose - juste un pas en avant.
Je me demande ce que nous sommes, en fin de compte, de quoi sont faites nos vies. Quels sont les quotas qui nous sont assignés. Comme si nous ne savions que faire du poids de la conscience sur nos épaules.
Drôle, pas drôle, on attendra demain. Ou bien l'on voudrait qu'aujourd'hui jamais ne termine. Et plus on va de l'avant, mieux on sait de quoi sera fait ce jour. Plus l'attente se dégonfle avec le peu qui nous attend. Plus on va de l'avant, mieux on connaît les scènes, et moins on est dedans. On connaît le nom du coupable, on sait à quoi mènera cette rencontre dans le supermarché.
Rien se passe. Rien s'est passé. Qu'as-tu ? Rien.
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