Votre serviteur est d'une humeur de chien aujourd'hui. Après discussion hier avec ma charmante cavalière, A., où elle m'expose qu'un universitaire qui se consacre à sa recherche se moque forcément de ses étudiants, je me suis réveillé avec une rage homicide, tempérée par ma gueule de bois.
Et voilà, je me suis remis à l'HDR après deux jours passés à la fac en réunions, j'ai tripoté ma quatrième partie, déplacé des blocs d'argumentation, et maintenant je ne comprends plus rien. J'ai coutume d'appeler ce type de travail "la couture", mais là, je couds à la manière de Nietszche : à coups de marteau.
Un universitaire qui ne fait pas de recherche se moque des étudiants.
Pas le temps de développer mon propos, suis en plein dans les cartons. De toute manière, est-ce bien la peine de développer, c'est une évidence - quoique peut-être pas en France.
Rédigé par : mouton | lundi 15 sep 2008 à 12:33
Pourtant, il serait bon de développer ces propos. L'université française, en sciences humaines et sociales, consiste à ignorer purement et simplement ce qu'un enseignant chercheur peut apporter d'original, du fait de ses recherches propres. On calibre les programmes selon une optique nationale, ce qui fait que nous ne pouvons apporter aucune valeur ajoutée à nos enseignements. Depuis douze ans déjà, nous subissons des réformes à répétition ce qui nous interdit toute programmation à long terme. Aucune évaluation des enseignements, aucune statistique ou étude sur l'avenir de nos étudiants, sur leur insertion professionnelle. Nous enseignons dans le vague, parlons dans le vide, jugeons dans le faux. Je suis fou de rage.
Rédigé par : anthropopotame | lundi 15 sep 2008 à 21:09