Le "malandro" est un personnage populaire au Brésil, un voyou sympathique et fanfaron, vivant aux dépens d'autrui sans qu'on parvienne à lui en vouloir.
Le gouvernement brésilien a adopté cette attitude de malandro vis-à-vis du monde extérieur, pour ce qui est de la gestion de l'Amazonie. Un fonds international a été créé à partir d'un dépôt initial venant de Norvège et devant s'élever, à terme, à plusieurs milliards de dollars. Il sera géré par le gouvernement brésilien.
Où est le malandrisme, me direz-vous? Eh bien, il se trouve dans le fait de faire financer par le monde extérieur la simple application de la loi brésilienne. C'est le Brésil qui a adopté, en 1998, la mesure provisoire qui interdit de déboiser plus de 20% d'une propriété en Amazonie légale. Or des milliers de km² brûlent chaque mois, en extension continue.
Que deviennent les amendes ? Où sont les criminels? Ils sont connus de tous, ils sont maires, députés, exploitants. Où est la réponse proportionnelle, en termes d'hommes, de moyens, permettant de constater les infractions et de les traiter face à des juges ne craignant pas les intimidations?
La destruction de l'Amazonie est le fait de réseaux de crime organisé. Il faudrait, d'abord, le reconnaître. Ensuite réagir sur le plan légal. Ces pleurnicheries et chantages du type "le monde doit payer pour les services environnementaux rendus par le Brésil" doivent être démasqués: le Brésil est un des principaux émetteurs de CO2. Des criminels brûlent du carbone stocké. D'autres criminels font pression pour libérer la canne à sucre et l'éthanol, repousser le soja, et le boeuf, plus avant dans les zones préservées. Que le monde se rende complice en ouvrant les vannes des subventions, le gouvernement épargnant soigneusement son argent en vue de promouvoir davantage de barrages, de goudronnages et de plans fumeux, cela me laisse sans voix, furieux, et ce n'est hélas qu'un des multiples visages de l'hypocrisie mondiale concernant la planète.
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