(Fantômette, je vous avais promis de vous soumettre mon intro quand elle serait réécrite. La voici!)
« Si gênant que ce soit de l’admettre, la nature, avant qu’on songe à la protéger pour l’homme, doit être protégée contre lui. (…) Le droit de l’environnement, dont on parle tant, est un droit de l’environnement sur l’homme et non un droit de l’homme sur l’environnement. » (Lévi-Strauss, 1983 [1976] : 375)
C’est à la lecture des « Réflexions sur la liberté », proposition de Claude Lévi-Strauss pour la refonte du droit français, que ma recherche prit un autre tournant. Le chercheur ne peut se contenter de comptabiliser les pertes et les impasses où nous mènent les politiques publiques liées à l’environnement et à la proclamation urbi et orbi de la durabilité du développement. Le risque de se fourvoyer dans le débat public en tant que partie prenante, membre d’une espèce dont l’intelligence du long terme est problématique, me paraît moins grave que le jugement futur portant sur notre abstention.
On peut s’étonner que les positions de plus en plus tranchées de Lévi-Strauss, sa vision toujours plus pessimiste d’une humanité échappant à tout contrôle et « saccageant » la planète qui lui a donné vie, n’ait pas fait l’objet de l’attention que lui vaut le reste de son œuvre. Tout se passe comme si l’anthropologue, le philosophe et l’esthète méritaient une considération tandis que ses préoccupations écologiques, plus affirmée à la fin de son parcours, relevaient d’un autre domaine de sa pensée, éloignée des humanités telles qu’on les conçoit. C’est pourtant un homme lucide qui, en 1976, dans le texte cité plus haut, affirme que les droits de l’homme s’arrêtent là où leur exercice met en péril le droit des autres espèces à vivre, à exister.
La position de Lévi-Strauss pose une double question : d’abord, faut-il vraiment préserver la nature en état de fonctionnement, et si oui, de quel droit ou à quel titre ? Ensuite, cela doit-il concerner ou non la théorie et la pratique anthropologiques ?
Concernant la première question, on observera que la réponse ne va pas de soi. Si l’on demande au reliquat de tigres de Sibérie de justifier son existence, nous nous trouvons face au paradoxe exposé par Schopenhauer s’avisant de poser cette question à l’univers entier : il ne peut répondre, ne peut se justifier lui-même, d’où l’on pourra déduire qu’il est sans raison d’être. On observera que la question est pernicieuse, et fut par deux fois employée par Kafka comme moteur de ses romans : ni l’avoué K., ni le géomètre Joseph K. ne peuvent justifier leur existence au sein d’un système dont on les a exclus, pour cette raison même qu’on les en a exclus (Anthropopotame, 2004a : 161-167).
L’idée de Lévi-Strauss selon lequel le droit est une réponse qui s’impose d’elle-même souffre la contradiction des faits : en théorie, 80% de la surface amazonienne tombe sous la protection de la loi. Dans les faits, on la sait condamnée. D’autres formes de réponses ont été invoquées : esthétique (« nos enfants doivent connaître les beautés de la nature que nous avons connues »), pragmatique (« on ne peut courir le risque de voir disparaître de potentiels remèdes contre le cancer ») et morale, qui sous-tend la position de Lévi-Strauss. Ces positions étant battues en brèche par des impératifs économiques, il semble aller de soi que quiconque veut défendre une position conservationniste doit adopter cette même logique économique, parler de « service environnemental », et imposer l’idée que la destruction de l’environnement a un coût supérieur au profit qu’elle est supposée générer.
L’autre question est : les anthropologues doivent-ils se sentir concernés ? Tant Descola (2005) que Latour (1999) ou Ingold (1994 ; 2000) et Viveiros par ses positions publiques en faveur de la protection de l’Amazonie en l’état, se sont souciés d’inclure les non-humains dans des réseaux de relation, Schaeffer (2007) allant jusqu’à affirmer que le naturalisme cartésien était un obstacle à l’avancée de nos connaissances. Toutefois, lorsqu’il s’agit d’aller au bout de cette logique, les obstacles méthodologiques et déontologiques sont tels qu’il semblerait préférable de se limiter à une proposition théorique.
Il convient de s’interroger sur le malaise que pourrait susciter une telle proposition si elle était prise au sérieux et appliquée au pied de la lettre. Nous avons vu, au chapitre précédent, le rôle qu’avaient joué les ethnologues dans la prise de conscience d’une unicité humaine, et dans le rejet des modèles de cultures hiérarchisées. Ce faisant, les mêmes ethnologues ont contribué à accentuer le fossé creusé par le grand partage entre l’humanité et le reste du vivant. Toute hypothèse continuiste paraît aujourd’hui ressusciter d’anciens démons où certains hommes seraient considérés comme des êtres de nature que l’on cantonnerait aux marges du progrès. Il y a là une position contradictoire en ceci que la corporation défend unanimement l’idée de territoires alloués spécialement à des populations autochtones ou traditionnelles afin qu’elles y perpétuent leur mode de vie et leurs traditions, mais s’élèvent contre toute tentative de contractualiser ces populations au motif qu’elles peuvent, étant chez elles, agir comme bon leur semble. L’argument écologique mis en avant en début de processus est ultérieurement battu en brèche par la dénonciation d’un « gouvernement de la nature » qui voudrait pérenniser la protection des milieux au nom d’une vision occidentale de la préservation.
Ce chapitre est destiné à exposer la manière dont ces problématiques se sont imposées à moi à mesure que je poursuivais mes recherches, cette fois dans le monde amazonien, en commençant par définir la notion de « service environnemental » et la manière dont il peut être pris en compte.
Le "service environnemental" et ses attendus
La notion de « service environnemental » est emblématique du conflit entre vision anthropocentrée et « écocentrée ». Elle dérive du « théorème de Coase » publié en 1960 qui évoque pour la première fois la notion de « coût social », et par extension, celui de coût environnemental, comme facteur devant intégrer les décisions. Dès lors, et étant donné l’aggravation récente des problèmes environnementaux à court, moyen et long termes, ces coûts peuvent être, selon une logique économique, « compensés » par différents programmes sociaux ou environnementaux.
On peut toutefois adopter différentes définitions, plus ou moins restrictives, du service environnemental, depuis celle proposée par l’OCDE (Steenblik, R., D. Drouet et G. Stubbs, 2005 : 6) :
« L’industrie des biens et services environnementaux comprend les activités qui produisent des biens et des services servant à mesurer, prévenir, limiter, réduire au minimum ou corriger les atteintes à l’environnement, telles que la pollution de l’eau, de l’air et du sol, ainsi que les problèmes liés aux déchets, au bruit et aux écosystèmes. Cette industrie comprend les technologies, produits et services moins polluants, qui réduisent les risques pour l’environnement, minimisent la pollution et économisent les ressources. »
Cette approche (dite « technocratique ») tend à ne considérer comme prestataires de services environnementaux que les entreprises qui leur sont spécifiquement consacrées – traitement des eaux, décontamination, etc.
Au sens large, en revanche, le « service environnemental » ne repose plus uniquement sur le facteur humain, celui-ci pouvant être considéré comme « gestionnaire » d’un service qui n’est pas rendu directement par lui – comme la photosynthèse, la pollinisation, ou la biomasse océanique stockant le carbone et alimentant les stocks de poisson (Ehrlich & Pringle, 2008). Entre les deux extrêmes, une multiplicité de moyens termes sont envisageables.
L’intérêt de cette approche est qu’elle permet une réflexion à l’échelle tant locale que globale, le marché du carbone étant à cet égard exemplaire. A l’échelle locale, les programmes de conservation impliquant, par exemple, les populations traditionnelles, s’ils ne sont pas rentables en termes de marché – ainsi, à Iratapuru, 600 000 hectares sont retirés du marché foncier au profit d’une communauté de 200 habitants collectant la noix du Brésil –, peuvent l’être si l’on considère une autre logique : l’externalisation par l’Etat de son obligation de garantir un environnement sain à la population. Ainsi, la « main invisible » régissant les marchés voit interférer un élément dont il fut longtemps fait abstraction et désormais (presque) intégré à la logique économique : la finitude des ressources naturelles.
Le « service environnemental » dont le coût est désormais quantifiable grâce à de nouveaux instruments et indicateurs, devient ainsi un élément essentiel à toute négociation tant internationale que locale. Les conflits d’intérêts, toutefois, se multiplient à proportion des échelles d’évaluation, des approches et perspectives, des écoles de pensée, et des modes d’intervention (international, public, privé, institutionnel, collectif…). Ces conflits résultent le plus souvent en un retour à une perspective économique orthodoxe, qui permet de trancher la question et de remettre les décisions fondamentales à plus tard, de préférence à la génération suivante.
Je retiens ici la notion de « service environnemental » au sens large, c'est-à-dire la prise en charge par l’environnement lui-même du cycle de l’eau, du carbone, des sites de reproduction des espèces aquatiques, de la pollinisation, soit tout ce dont l’humanité a besoin à titre d’espèce vivante, mais ne pourrait accomplir par elle-même, sinon par une débauche de moyens technologiques ou humains (Léna, 2005 : 349 ; 351-355). Ces services rendus par ce que nous appelons « la nature » à l’humanité dans son ensemble, et non pas uniquement à un groupe d’individus, n’est pas rétribué, comme on pourrait s’y attendre, par une contrepartie de respect contractuel et de protection. Le service global rendu par une mangrove (stabiliser les rivages, servir de site de reproduction pour les oiseaux, les poissons, et nombre de crustacés) est considéré, dans les faits et par les choix économiques généralement opérés, comme moins important que le service que rendra, en termes de création d’emplois et de rentrées fiscales, l’élevage de crevette qui va la détruire. La construction d’autoroutes, en France, est considérée comme d’intérêt national par le désenclavement et l’augmentation des flux de circulation d’hommes et de marchandises qui motivent la délivrance, par la Direction générale de l’équipement d’autorisations dites « de destruction » de sites d’importance écologique (sites de nidification, zones sensibles) et d’espèces menacées recensées sur le parcours prévu. Les opposants à ces projets ne peuvent arguer de « l’intérêt général » puisque celui est conçu comme régional ou national, et non global ; ils ne peuvent encore invoquer la valeur des services rendus par les sites et les espèces jusqu’alors protégées, à défaut d’une réelle expertise économique à ce sujet.
On comprend ainsi combien « l’intérêt général », lorsqu’il ne s’applique plus à l’échelle d’une nation, mais d’une planète, est difficilement envisageable comme simple transposition du « contrat social », qui suppose, même théoriquement, la réunion d’un ensemble d’hommes réunis par des objectifs communs au sein d’un groupe aux frontières définies. C’est pourquoi Michel Serres (1999) proposait d’étendre cette notion d’intérêt général par la création d’un « contrat naturel », idée reprise récemment (2007) par le directeur général de l’UNESCO, Koïchiro Matsuura, dans un point de vue publié dans Le Figaro (15/10/2007) :
« Mettre un terme à la guerre à la nature requiert aujourd'hui une nouvelle solidarité avec les générations futures. Pour ce faire, faut-il que l'humanité conclut un nouveau pacte, un "contrat naturel" de codéveloppement avec la planète et d'armistice avec la nature ? Sachons faire prévaloir une éthique du futur si nous voulons signer la paix avec la Terre. Car la planète est notre miroir : si elle est blessée ou mutilée, c'est nous qui sommes blessés et mutilés. Pour changer de cap, nous devons créer des sociétés du savoir pour combiner la lutte contre la pauvreté, l'investissement dans l'éducation, la recherche et l'innovation, en posant les fondements d'une véritable éthique de la responsabilité. »
Nous sommes très loin du point d’équilibre qui serait souhaitable entre l’humanité et le reste du vivant. S’il faut s’interroger sur le rôle du langage et des cosmologies humaines dans cet état de choses, et sur l’éventuelle réversibilité de cet état, il faut également pallier au plus pressé en considérant que nous traversons une phase transitoire de pic démographique. Le siècle qui s’annonce, si les prévisions de population sont correctes, est celui d’un risque majeur, l’effondrement général de la biosphère et les conséquences climatiques, hydriques, et de pénurie alimentaire qui pourraient en découler. La question de savoir si nous sommes là dans un domaine fantasmatique est une autre question – les prévisions apocalyptiques sont, il est vrai, une constante de l’histoire de l’humanité, et l’on peut s’attendre à une multiplication d’études « constructivistes » à ce sujet. Ce faisant, il est à craindre que l’on se tromperait de combat.
C’est durant cette phase transitoire que seront adoptées (ou l’ont été) des solutions à plus ou moins long terme. Ces solutions permettront, ou non, de maintenir un seuil minima en-deçà duquel le système planétaire cessera de fonctionner sous sa forme actuelle. Un principe essentiel énoncé par Hans Jonas est que pour éviter le pire il faut d’abord pouvoir l’envisager, et considérer la priorité du mauvais pronostic sur le bon. (Jonas, 1990 [1979] : 73) L’altération des régimes de pluie, la désertification de la ceinture équatoriale, la pénurie d’eau potable, le rétrécissement des terres émergées, l’effondrement des écosystèmes marins : ces différents événements, qui sont liés par de multiples facteurs, affecteront l’humanité. Mais le problème est d’autant plus crucial que ces catastrophes n’affecteront pas toute l’humanité de la même manière, laissant émerger de nouvelles formes d’inégalités, et présageant ainsi une dégradation durable des relations sociales et internationales.
L’article, déjà mentionné, d’Ehrlich & Pringle (2008), se présente sous les formes d’un inventaire de l’impact humain sur les écosystèmes terrestres et les « boucles de rétroaction » déjà observables, suivi de prévisions à moyen terme (une cinquantaine d’années) selon deux scénarios :
Premier scénario : « Business as usual ». Je me contenterai d’en citer la conclusion :
“In short, although there are many uncertainties about the trajectories of individual population and species [allusion ici au patrimoine génétique permettant aux espèces de maintenir leur capacité évolutive et adaptative], we know where biodiversity will go from there in the absence of a rapid, transformative intervention : up in smoke ; toward the pole and under water ; into crops and livestocks ; onto the table and into yet more human biomass ; into fuel tanks ; into furniture, pet stores, and home remedies for impotence ; out of the way of more cities and suburbs ; into distant memory and history books. » (2008: 11580)
Deuxième scénario (idem : 11579) : un ensemble de solutions non exclusives les unes des autres, modulables dans leurs applications, impliquant différents champs de décision et d’intervention :
1) Stabiliser la population humaine et réduire sa consommation matérielle ;
2) Déployer des fonds permanents et autres stratégies pour garantir la pérennité des aires protégées ;
3) Adapter les formes d’occupation de l’espace de manière à les rendre compatible avec le maintien de la biodiversité ;
4) Chiffrer le coût financier des atteintes à l’environnement et celui des services environnementaux naturels et intégrer ces coûts aux mesures économiques ;
5) Restaurer les aires dégradées et réintroduire les espèces qu’on en a délogé ;
6) Favoriser l’éducation et la montée en puissance politique (« empowerment ») des populations rurales des zones tropicales ;
7) Transformer fondamentalement les attitudes humaines envers la nature.
Les points 6 et 7 sont ceux qui nous intéressent ici au premier chef, dans la mesure où les anthropologues peuvent avoir ici un rôle décisif. Ce rôle dépend en grande partie de la manière dont nous concevons notre pratique, sous les formes d’intervention ou d’orientation. Dans cette troisième partie, j’exposerai différentes recherches et réflexions centrées sur « les populations rurales en zone tropicale », c'est-à-dire, en ce qui me concerne, les populations traditionnelles et indigènes d’Amazonie, réservant le point 7 (attitudes humaines envers la nature) au chapitre suivant. Tant l’une que l’autre perspective impliquent des recherches conjointes en économie, sciences politiques, biologie, géographie, sociologie, et anthropologie.
Pour l’heure, et selon cette idée que parmi les solutions proposées certaines s’avéreront inviables après que des dégâts irréversibles auront été causés – comme c’est le cas au Mont Pascal où, en termes de biodiversité, plus rien ne reste à sauver – l’approche anthropologique doit s’imposer, parmi d’autres approches, comme celle qui aborde frontalement la question des motivations et représentations individuelles. Ce que nous appelons « acteurs » et envisageons sous les formes de dynamiques, réseaux, mobilisations, sont en ultime instance des individus chargés d’histoire, résultats de parcours individuels et d’expériences vécues au sein de collectivités qui modèlent leurs attitudes. Quels outils, quelles grilles de lecture pouvons-nous employer, quels terrains choisir, et quelles positions adopter face à la question de la diversité culturelle dans son rapport à la diversité biologique ?
Cher anthropopotame,
Je cherche des critiques qui apporteraient quelque crédit supplémentaire aux louanges qui me viennent à première lecture... vainement hélas.
Cette introduction me semble bien meilleure que votre première version, à plusieurs égards.
Pour commencer, sauf erreur de ma part, elle est plus resserrée, plus synthétique, et les articulations logiques s'y décèlent plus aisément.
Partant, les enjeux anthropologiques apparaissent plus nettement - du moins aux yeux de la béotienne que je suis :) - et d'une façon suffisamment problématisée pour que l'engagement - la "perspective" serait peut-être à la réflexion un terme plus pertinent - qui sous-tend vos recherches s'y inscrive plutôt qu'il ne s'y substitue (ce qui, vous vous en souviendrez, constituait l'essentiel de la critique que j'avais faite à votre première version).
Comme indiqué dans mon précédent commentaire, le fil logique des deuxième et troisième parties apparaît également plus nettement, dans la continuité d'une démarche scientifique qui s'élabore et se construit aussi bien au regard de l'histoire qu'elle reçoit en héritage (comme des pères symboliques qu'elle s'attribue), que du contexte (social, économique, politique...) dans lequel elle s'inscrit.
Me revient ici en mémoire le contenu de l'une de vos anciennes notes ("une proposition hérétique"), dans laquelle vous proposiez de revenir sur la question - littéralement fondamentale - du positionnement scientifique de l'observateur par rapport à l'objet de son étude. J'ignore si vous abordez le contenu de cette note quelque part dans la synthèse de vos travaux, mais j'en discerne la trace dans ces nouvelles introductions.
Pas plus, peut-être, qu'il n'est possible ou souhaitable de croire à la parfaite et nette rupture qui séparerait l'anthropologue des populations qu'il étudie, ce dernier ne saurait croire, ou laisser croire, qu'il n'est pas davantage impliqué dans un contexte qu'il ne peut se contenter de décrire sans prétendre l'affecter.
A titre personnel, je vous avouerai être assez sensible aux références littéraires qui irriguent votre pensée.
Je crois savoir que vous n'aimez guère que l'on persiste à voir en vous "un littéraire chez les anthropologues", mais si tel est bien le cas, je pense que vous avez tort.
Je peux certes comprendre que dans le milieu universitaire, il vaut mieux se montrer assez intransigeant sur votre qualité d'anthropologue - Neverland est un monde peuplé d'enfants cruels et de pirates redoutables.
Mais soyons clairs (je crois avoir déjà eu l'occasion de vous le dire) : entre nous - et sous l'amical couvert d'un rigoureux anonymat - je suis convaincue que vos "deux regards" sur le monde que vous étudiez sont indispensables et nécessaires.
J'ignore s'ils seront porteurs des réformes que vous appelez de vos vœux - je vous le souhaite, naturellement.
Du moins contribuent-ils, à mon humble avis, à faire de vous, pour reprendre la délicieuse expression de votre étudiante de première année, un intreressant chercheur. Un intre -très -ressant chercheur :)
PS : Je me laisse naturellement la possibilité de revenir critiquer négativement l'une ou l'autre de vos introductions à la faveur d'une inspiration soudaine.
PPS : je crois que la citation de Woody Allen, que j'aime beaucoup, est tirée de "Meurtre mystérieux à Manhattan". Je peux me tromper, mais il me semble que c'est bien ce film-là.
Rédigé par : Fantômette | dimanche 08 mar 2009 à 19:03
Fantômette, merci, merci, vous me comblez de joie! Je crois que la citation de Woody Allen vient plutôt de "Maris et Femmes" mais je n'en suis pas persuadé. Mon directeur de recherche bien aimé a semble-t-il également apprécié ces pages, regrettant toutefois qu'elles vous fussent - et non à lui - prioritairement destinées.
Votre lecture attentive et votre fidélité à l'égard de votre serviteur font que, soyez-en sûre, vous seriez la première avertie si l'on devait me placer en garde à vue :)
Rédigé par : anthropopotame | dimanche 08 mar 2009 à 19:12
Ah, il faut prier votre Directeur de recherches de ne pas s'offusquer, et de bien vouloir considérer que mon esprit curieux est en réalité un esprit malade, atteint d'une forme aiguë d'épistémophilie.
Ce trouble de la pensée me pousse, hélas, à vouloir tout comprendre, pour tout savoir, et indisposer ensuite continuellement les infortunés blogueurs figurant sur ma page netvibes en leur posant de fascinantes questions - auxquelles ils ne sauraient répondre sans en susciter de nouvelles, toujours plus nombreuses, en retour.
Le docteur Anthropopotame est bien patient avec ses lecteurs malades :)
Rédigé par : Fantômette | dimanche 08 mar 2009 à 19:36