Tiens... Parcourant le Monde, je tombe sur cette vidéo:
http://www.lemonde.fr/planete/video/2009/04/03/chine-des-zoos-a-sensations-fortes_1176071_3244.html
L'affaire était connue : les zoos chinois mettent du beurre dans les épinards en proposant aux visiteurs le spectacle d'animaux vivants (ici, des volailles et moutons, ailleurs des vaches déposées par un treuil comme dans Jurassic Park) dévorés par les fauves. Ce sont les visiteurs qui choisissent et payent le menu des lions et des tigres. On peut même balancer des pintades depuis la fenêtre du bus, geste jouissif parmi d'autres.
"J'adore ça!" déclare une jeune visiteuse. Et son plaisir est communicatif : on se réjouit qu'elle ait oublié un instant le caractère monotone de son existence pour vivre et éprouver la joie d'une telle aventure.
J'ai beaucoup de respect pour la Chine. L'harmonie avec le monde naturel est inscrit dans la pensée chinoise, comme la tolérance dans l'Islam. Les esprits chagrins diront que la Chine est le principal consommateur de bois tropical, de boeuf et de soja amazonien, de bile d'ours, de pénis de tigre et de corne de rhinocéros ; on reconnaîtra néanmoins la libéralité avec laquelle, en contrepartie, le gouvernement chinois distribue ses pandas.
Mais, connaisseur des grands fauves, je ne suis pas d'accord avec le directeur du zoo défendant ce régime alimentaire pour les lions ou les tigres. "Distribuer de la viande crue n'est pas bon pour nos animaux. Les volailles vivantes favorisent leur croissance et le renforcement de leurs os." On pourrait se demander si la volaille parvient effectivement vivante jusqu'à l'estomac du tigre, lui communiquant ainsi ses qualités. Mais chacun sait que les os de volailles sont dangereux : qui d'entre nous n'a entendu parler de cet infortuné teckel, mort d'un os piqué dans son gosier ?
Si c'est du bien des tigres qu'il s'agit, habitués qu'ils sont à des proies conséquentes sur le plan de l'apport protéiné, il me semblerait préférable de leur livrer les condamnés à mort qui pullulent en Chine. Avoir un proche condamné à la peine capitale représente un coût économique pour une famille, qui doit assumer les frais de l'exécution. Grâce au système établi par ces zoos, ce serait dorénavant le visiteur qui couvrirait les frais, en ayant de plus l'opportunité de choisir son condamné (on pourrait envisager qu'il rapporte, en guise de brevet, le casier judiciaire de l'homme désigné). Ce doit être un spectacle à la fois drôle et émouvant que de contempler, depuis la fenêtre du bus, un homme terrorisé cherchant une issue qui n'existe pas. Car ces pintades et ces oies, pardon, me semblent apathiques, et ce doit être une maigre récompense, pour un fauve, que de les capturer.
Rien de nouveau sous le soleil, il me semble que les romains faisaient déjà la même chose dans les arènes. Déjà l'Homme aimait à se repaitre du sang, de la violence, de la barbarie, de l'inhumanité... Sinon à la place des condamnés à mort chinois, moi je dis les écrivains européens de blog qui pètent les plombs ;-)
Rédigé par : bergere | vendredi 03 avr 2009 à 18:43
Mmmh je vais vérifier la faisabilité de ta proposition, Bergère, mais je crains que le transport jusqu'en Chine des bloggeurs européens n'entraîne pas mal d'émissions de CO2 :(
Rédigé par : Anthropopotame | vendredi 03 avr 2009 à 18:50
Argh toujours le dernier mot hein?
Rédigé par : bergere | vendredi 03 avr 2009 à 19:12