Après un long détour par la psychanalyse de comptoir, le médecin m'annonce que je n'ai rien. Je suis reparti, donc, mes radios sous le bras, laissant de côté mes projets de cancer et derniers mois passés à la campagne.
J'avais acheté quelques livres sur les dinosaures, comptant bien alterner leur lecture avec l'observation des tritons dans les mares que j'ai creusées.
Kafka parlant de son professeur: "Devant cette terrible figure d'austérité et de réel..."
Tout cela n'était donc que du stress. J'ai voulu fuir mes responsabilités, elles me rattrapent au tournant, et par la peau du cou: reprends ce manuscrit, corrige ces copies, réécris cet article. Et, bien sûr, fais la vaisselle, rapporte à la pharmacie la montagne de médicaments inutiles.
Adieu la cortisone, adieu le médicament pour vieillards ayant souffert d'un AVC. Je n'ai rien, je ne suis rien, dirait Pessoa. "La maladie m'apparut enfin comme un projet de vie" écrit Svevo dans la Conscience de Zeno.
Je l'ai regardée, incrédule, rechignant à m'ausculter, se perdant dans ses notes et ses coups de fils, réclamant mon chèque déjà rangé. Figure d'austérité et de réel, comme ces matins pluvieux à Athènes où il fallait se lever pour aller à l'école.
Rien ne t’empêches de tout lâcher pour aller vivre à la campagne de lecture de Dinosaures et de légumes du potager!!! Qu'est ce qui t'en empêche vraiment?
Rédigé par : bergere | mercredi 21 mar 2012 à 07:01
Bergèrounette, qu'est-ce qui t'arrive? Tu n'aimes plus ton vieil anthropopotame?
Rédigé par : anthropopotame | mercredi 21 mar 2012 à 09:13