Peut-être parce que je suis devenu vieux. Parce que depuis longtemps j'ai cessé d'écrire. Que je ne pense plus à rien d'autre qu'à M. et à la reconquérir.
Mais il existe une couleur étrange qui s'appelle le bleu du ciel. J'ignore qui écrit ces lignes, les pages sont presque blanches, marquées seulement de quelques mots et d'avant et d'après. Rien sur l'auteur, on ne sait très bien où tout cela commence. Mais comme il est rare de pouvoir ainsi plonger, de vouloir ainsi accompagner l'esprit de quelqu'un d'autre, dans ses lectures, dans ses récits. Je n'ai cessé depuis quelques années de mépriser la littérature et tout ce qui nous pousse à en faire.
Parfois cependant, je me découvre sensible à ce que d'autres écrivent, et d'autant plus s'ils sont anonymes. Plus jamais je ne lirai un écrivain photographié la main posée sous le menton. Ceux-là qui ne sont pas publiés, et qui n'ont pas franchi entièrement le cap du j'écris pour autrui, ceux-là me touchent.
Je lis aussi les écrits d'anonymes qui ont couché là leur reste d'humanité. Souvent déçue, je suis parfois surprise de découvrir un instant de poésie, ce moment qui nous situe là où on est, à l'instant T précis.
Mais je reste très admirative et lectrice d'auteurs qui se tiennent le menton ou cigarette à la main. Je crois que c'est parce qu'on passe par cette apprentissage de la lecture "classique", que l'on peut apprécier ces instants d'anonymes.
Ton esprit critique ne s'est-il pas éveillé grâce à ceux là justement ?
Je vais de suite lire le bleu du ciel. Merci.
Rédigé par : Armelle | dimanche 08 juin 2008 à 09:58
Merci, merci beaucoup. Nicolas
Rédigé par : le bleu du ciel | mardi 17 juin 2008 à 14:10