Le lecteur - ce naïf - imagine sans doute que les rapports entre collègues du CNRS sont francs et directs. Il n'en est rien. Tout est politique.
J'en veux pour preuve cet échange de mail à fleurets mouchetés avec mon terrible collègue G., l'homme que je dois balayer de mon chemin si je veux accéder aux plus hautes fonctions :
A : Mon cher G., en admettant que j'organise une fête en décembre pour mes quarante ans, est-ce que tu viendrais ?
G : En admettant que je vienne, est-ce que tu m'inviterais ?
A : Admettons que je t'invite ; sauras-tu te comporter ?
G : Admettons que tu m'invites, accepterai-je?
A : Réflexion faite, peut-être vaut-il mieux ne pas t'inviter.
G : Admettons que tu ne m'invites pas, quelle serait la suite ?
A : Eh bien, admettons que tu viennes sans invitation : tu serais refoulé.
G : Admettons! mais admettons alors que j'aille recruter quelque apache aviné danseur de tango tanguant pour me prêter main forte...
A : Le fait d'abuser du verbe « admettre » ne facilitera pas ton admission.
G : Admettons!
(Promis juré, c'est ma dernière note pour aujourd'hui, mais je suis infichu d'écrire une ligne)
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