Le Brésil est furieux que l'UE ait décidé de renoncer à son objectif de 10% de parc automobile fonctionnant à l'éthanol. Réactions outrées : personne ne peut imposer à un pays comment il doit gérer l'occupation des sols et ce qu'il y cultive. C'était le propos d'un éditorial particulièrement violent qui semblait oublier que les rapports internationaux ne sont pas uniquement régis par des accords de commerce mais aussi par des conventions, telle la CDB. Je traduirai cet édito si j'en ai le courage car il illustre parfaitement l'aveuglement des hommes qui confondent avenir de la planète et réunion de copropriété ("Je peux utiliser ma perceuse le dimanche si je veux !").
A propos de relations internationales, le lecteur aura peut-être remarqué que nous appartenons à un groupe de pays dont la modération diplomatique et la dépendance au pétrole ont des conséquences étonnantes : l'Europe n'est pas passée du rang de puissance mondiale à celui de puissance moyenne, mais s'est rendu directement à la case "Paillasson" : la Russie "libère" l'Ossétie en tenant de grands discours sur l'hégémonie géorgienne et personne ne suggère aux Tchétchènes d'en profiter pour proclamer leur indépendance. Hannibal Khadafi prend ses domestiques pour putshing ball dans un palace suisse et on lui rembourse la caution - après arrestation de Suisses en Libye. La Bolivie expulse l'ambassadeur américain, et le Venezuela fait de même, en se passant aisément du Conseil de Sécurité et des palabres du type "si vous continuez je vais vous menacer de sanctions".
Bref, il s'est passé une forme d'inversion du champ magnétique de la Terre. Ceux qui posent et qui pondèrent se font rosser comme de vulgaires élèves rackettés. Je ne sais exactement où cela nous mène mais j'imagine bien un Conseil de Sécurité où trôneraient comme membres permanents la Libye, la Bolivie, le Venezuela, la Russie et la Chine (tiens, elles y sont déjà, celles-là!).
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