Un extrait du débat ayant opposé Alain Prochiantz (biologiste) à Dominique Lestel (éthologue) dans le cadre de l'Université de Tous les Savoirs (15 octobre 2006). J'en ferai une analyse plus approfondie, mais je me contente pour aujourd'hui de livrer au lecteur cette petite expérience de "morphing" (le morphing consiste à transformer synthétiquement une image en une autre, ici un discours en un autre) :
Voici ce que dit Prochiantz :
« Quand on parle de culture chimpanzé, quand on vous parle de culture chimpanzé, c’est toujours la même chose, c’est le chimpanzé qui met un bâton dans la fourmilière, c’est le singe qui lave une pomme de terre, c’est le clasp handing, ou bien le singe qui apprend à faire comme ça [il mime un applaudissement maladroit], quand il est changé de tribu. Mais bon, ce n’est pas les cathédrales [rires dans l'assistance], ce n’est pas l’Université de tous les Savoirs, il y a une différence, quand même. Le terme culture est un peu galvaudé. Les mots ont un sens, et quand on parle de culture chimpanzé à propos d’un chimpanzé qui fait un petit toit pour s’abriter du soleil, c’est pas Wilmotte [architecte contemporain]. Là je pense que le bon sens montre qu’il y a une différence, tout de même, entre une espèce qui envoie des fusées dans la lune, et un chimpanzé qui a appris générationnellement à laver les pommes de terre. Je pense que c’est un fait irréfutable sauf à être aveuglé sur le plan idéologique, pour refuser cette différence. C’est nous qui écrivons sur les singes et pas l’inverse, il faut être relativement clair. »
Première transposition (je complète en m'inspirant d'autres propos de Prochiantz tenus au long de ce débat, en respectant sa pensée)
« Nous avons devant nous l’espèce humaine, qui est manifestement porteuse de toute culture, phénomène unique au sein de la nature. Les sciences et les techniques sont sans exception le fruit du travail des humains. Toutes les grandes créations, comme les cathédrales, et tous les savoirs sont humains. L’homme doit tout ce qui a quelque importance au principe de lutte contre un environnement hostile et à une espèce qui a porté en elle le succès. Retirez les humains et il ne reste rien que la danse des singes ».
Deuxième transposition :
« Nous avons devant nous la race aryenne, qui est manifestement porteuse de toute culture, la véritable représentante de toute l’humanité. Notre science industrielle est sans exceptions le travail des Nordiques. Tous les grands compositeurs, de Beethoven à Richard Wagner, sont aryens. L’homme doit tout ce qui a quelque importance au principe de lutte et à une race qui a porté en elle le succès. Retirez les Allemands nordiques et il ne reste rien que la danse des singes. »
(Hitler, discours à Munich, 1927)
NB: j'ai déjà évoqué, ici, certains propos de Prochiantz, extraits de son ouvrage Anatomies de la Pensée, paru chez Odile Jacob. (Ces propos figurent en fin de note)
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