J'ai invité hier mon voisin à prendre l'apéro. Il entretient des hélicoptères sur des plateformes pétrolières au large de l'Afrique. A mesure que la conversation progressait, nous sommes entrés dans le détail de ce que je faisais (sous-entendu : mais à quoi servent les chercheurs en fin de compte?) et je lui ai expliqué mon projet sur les corridors biologiques en l'illustrant par les photos montrant la réduction des zones de circulation de la faune autour d'un village vendéen (merci Google Earth):
Au centre-gauche de l'image, on voit comme la construction d'un Musée de la Vendée en zone inondable a entraîné la multiplication d'infrastructures et le destruction d'une zone de bocage. Au centre droit, la rivière a été privée de sa forêt-galerie ("ripisylve"). Et finalement, en arc de cercle sur le côté droit, une série de lotissements qui ont accentué l'emprise humaine et coupé tous les accès à la maigre zone boisée qui jouxte l'agglomération.
Evidemment, il ne comprenait pas très bien où je voulais en venir, il m'exposait les problèmes des paysans au Gabon et je lui répondais qu'il fallait bien nettoyer devant notre porte avant de donner des leçons. Son amie, qui suivait attentivement, me propose - alors qu'ils allaient partir - de venir partager un foie gras la semaine prochaine. Mais une lueur d'affolement a traversé son regard, et elle m'a demandé si je faisais partie de ceux qui réclamaient l'abolition du gavage. Aaargh! Comme nous avions échangé le pain et le sel, j'ai répondu avec un sourire crispé que je n'y voyais pas d'inconvénient.
PS : Disons-le tout net : tant d'un point de vue sentimental qu'intellectuel, ma vie est en situation de calme plat.
mmmm, un foie gras ;-)
Nous en avons ouvert un hier soir avec un collègue américain. Il a adoré!
Bon, trève de provocation, c'est tellement bon que je ne sais pas me modérer (ni dans mes propos, ni dans ma consommation).
Rédigé par : Narayan | dimanche 11 jan 2009 à 20:03