Rien ne va plus entre votre serviteur et la revue Pomme d'Api.
Pour mémoire, voici le mot reçu alors que je demandais des explications:
Cher Monsieur,
Il n'est pas - et n'a jamais été - dans les usages de notre Conseil de rédaction de donner copie des rapports d'expertise au sujet des articles qui lui ont été soumis et qui ont été refusés : soumettre des textes à une revue ne relève à aucun niveau de procédures adlministratives.
L'évaluation que je vous ai communiquée et que, du reste, vous me dites parfaitement comprendre, me semble donc suffire. Je vous la rappelle et l'explicite en quelques mots : tant par la forme qui procède par amalgame et dont on comprend mal l'articulation que par le contenu bien trop vaste dans ses ambitions théoriques, votre article ne correspond pas - j'y insiste- à la politique éditoriale et scientifique de notre revue.
Veuillez agréer, cher Monsieur, l'expression de mes salutations distinguées.
La réponse d'Anthropopotame:
Cher Monsieur
En mentionnant les « usages », je ne faisais pas allusion à une procédure administrative, mais à la simple correction. M. X. m’ayant informé qu’il n’avait pas eu l’opportunité de vous communiquer sa note de lecture, il m’a semblé – mais sans doute je me trompe – que votre évaluation avait été expéditive.
Je vous prie de croire, Monsieur, en l’expression de ma considération.
Pomme d'Api réagit vivement:
Monsieur,
Votre message est parfaitement insultant : Monsieur X. n'ayant pas en effet remis sa note dans les temps (qui furent fort longs), je me suis préoccupé de trouver un autre rapporteur que j'estime tout aussi compétent que Monsieur X. Ce qui est la règle toujours suivie au sein de notre Conseil de rédaction, lorsqu'un rapporteur fait défaut.
Je ne vous permets donc pas de dire et d'écrire qu'il y a eu, de notre part, une " évaluation expéditive ".
Je m'étonne, par ailleurs, que Monsieur X. vous ait informé qu'il avait été pressenti pour établir une expertise sur votre texte. Une autre règle que je me dois ici de rappeler est de préserver l'anonymat des rapporteurs.
Quant à la correction que vous invoquez, j'estime également qu'elle a été respectée : vous avez reçu de ma part un message vous informant que votre texte n'avait pas été accepté parce qu'il ne " correspondait pas à la politique éditoriale et scientifique de la revue ". Ce que je confirme et vous ai confirmé hier. Il n'y a là rien d'incorrect.
Je regrette, pour vous, que vous preniez ce refus sur un tel ton.
Avec mes salutation distinguées.
Et Anthropopotame également:
Monsieur,
Je comprends, je le répète, le refus.
Ce que je ne comprends pas, c’est qu’un article écrit par un pommologue, fondé sur une méthode pommologique, posant l’hypothèse d’une identité spécifique des pommes d'api (thème qui correspond, peu ou prou, à l’intitulé de votre revue), ne « corresponde pas à une ligne éditoriale » sans autre explication. Ma démarche ne se fonde pas sur l’orgueil ou l’amour-propre, mais sur le désir d’amélioration. Il ne s’agit donc pas d’échanger des cartes de visite ou d’agiter des gants, mais d’une position scientifique.
A mon tour d’être navré que vous le preniez sur ce ton.
Avec mes cordiales salutations.
Et pour finir:
Votre réponse donne la mesure du contenu de votre article et n'appelle plus de commentaires de ma part, puisqu'il pose, dites-vous, " l'hypothèse d'une identité spécifique de la pomme d'api".
Avec mes salutations distinguées.
(Et voilà. Il va de soi que ma carrière au sein de Pomme d'Api est compromise.)
Bonjour Anthropopotame,
Pour vous changer les idées vous pouvez toujours aller faire un tour du côté du site que je viens de créer, c'est sur les Robots au cinéma (si...si) !
http://robotblues.monsite.orange.fr/
Amicalement,
Rédigé par : Guermantes | mercredi 04 fév 2009 à 13:50
Cécile, c'est vous?
Rédigé par : anthropopotame | mercredi 04 fév 2009 à 16:46
Grand éclat de rires, crescendo, à la lecture de votre texte! Je partage tellement l'absurdité de cet arrachage de cheveux--arghh???/!!%@]§#'htpp//;§!!
Ca me rappelle cette communication (très réussie) qu'illustrent les personnages du Pré aux vaches de Tchekhov...merci en tout cas pour le rire...
Rédigé par : Hélène | mercredi 04 fév 2009 à 20:28
Hélas, Hélène, je n'ai pas menti! Ca se passe comme ça chez Pomme d'Api. Maintenant, concernant ma propre réaction, je me demande si je n'ai pas voulu simplement faire entrer dans la réalité un passage de ma pièce, Tatiana:
On sonne à la porte.
Le Savant : Je viens pour l'interview.
Le Chef : Voyez notre Spécialiste.
Le Spécialiste : Entrez, Monsieur le Savant, quel honneur vous nous faites !
Le Savant : Vous vouliez savoir je crois si les bulots ont une forme de conscience.
Le Spécialiste : C'est pour notre cahier science.
Le Savant : Les bulots ont-ils une idée de la mort ? On peut se le demander.
Le Spécialiste : Ils ne croient pas en une entité supérieure ? Nous, par exemple ?
Le Savant : Je pense qu'on peut leur dénier tout libre-arbitre.
Le Spécialiste : Et l'intelligence émotionnelle, en seraient-ils pourvus ?
Le Savant : Pas si vous les plongez dans l'eau bouillante.
Le Spécialiste : Leurs connaissances en Histoire ?
Le Savant : Les bulots sont à mon sens totalement étrangers à l'historiographie contemporaine. Des voix s'élèvent ça et là pour protester, mais contre quoi ? Nous l'ignorons. En bref, tout se passe comme si les bulots n'avaient pas "une" histoire mais bien plutôt "des" histoires gravées dans la roche par le biais de leurs coquilles. Tout cela m'incline à m'élever contre cette idée répandue qu'un bon bulot serait un bulot mort.
Le Spécialiste : La place du bulot dans la science actuelle ?
Le Savant : Une excellente étude avait été entreprise par mon distingué collègue et ami, le professeur Popirot, sous le titre "Bulots d'hier et d'aujourd'hui". Un bulot avarié l'a fait changer d'avis, mais à ma connaissance c'est la première fois qu'était approchée avec tant de justesse, tant d'aperçus incisifs, la Weltanschauung des bulots.
Le Spécialiste : Qu'en savez-vous ? Vous n'êtes pas un bulot.
Le Savant : Monsieur, une vie entière consacrée...
Le Spécialiste se levant : Permettez-moi de vous contredire.
Le Savant se levant : Une autre fois je disputerai avec vous !
Le Spécialiste : C'est votre dernier mot ?
Le Savant : Oui.
Le Spécialiste : Monsieur !
Le Savant : Cependant, Monsieur !
Le Spécialiste le souffletant : Est-ce pour m'offenser, Monsieur ?
Le Savant souffletant en retour : Voici ma carte !
Le Spécialiste la jetant : Voici la mienne ! (Fermant la porte sur le savant) Quel abruti.
Rédigé par : anthropopotame | mercredi 04 fév 2009 à 20:42
en gros tu dis au mec que son journal est fonde sur une hypothese et n a rien de tangible. Tu m etonnes que tu l'aies enerve.
resoumet l article a pomme de reinette en utilisant les commentaires de M X et en soulignant que la pomme d'api est une vue de l'esprit.
Rédigé par : Mouton | jeudi 05 fév 2009 à 17:36
Attends, Mouton, le problème avec les noms de code c'est qu'après un moment on n'y comprend plus rien. C'est quelle revue, Pomme Reinette? Man ou Ethnos? Ou Nature, ou PNAS ?
Rédigé par : anthropopotame | jeudi 05 fév 2009 à 20:36