Voici ma correspondance avec une étudiante de première année, qui devait savoir que j'ai un faible pour les compliments (je rappelle qu'un des effets de la grève est la rétention des notes) :
Bonjour M. Anthropopotame, J'aimerais connaître, si possible, ma note du premier trimestre sur le Brésil. J'ai assisté à vos cours du premier semestre. J'aimerais, par ailleurs, vous remercier d'être aussi passionné par vos cours, c'est peut-être ridicule de ma part mais je prenais goût à assister à vos cours. Rien de plus intreressant qu'un professeur passionné par sa matière. Merci. Chloé J. ----> Bien chère Chloé, Je vous remercie de votre sympathique message. A vrai dire, je vous ai même cherchée! Mais, ignorant votre tête, je n'ai pu vous héler dans un couloir. Figurez-vous que vous avez eu 17, que c'est la meilleure note, et de fort loin. L'essentiel des résultats oscillent entre 0 et 07, donc, même si je ne vous connais pas, c'est à mon tour de vous remercier d'avoir fait preuve de constance et d'intérêt. Cordialement ----> ooh!!! Merci beaucoup! Veuillez excuser ma soudaine joie! Je me réjouis d'une telle note! je ne sais plus quoi dire! D'autant plus que je vous avais fait part de mes angoisses en fin d'heure une fois,je ne sais pas si vous vous en souvenez... J'étais quelque peu abattue parce que j'avais peur de ne pas m'adapter à la faculté et d'échouer. Et vous m'avez parlé ce jour-là. En tout cas merci pour tout! Au revoir! ----> Bon, je ne sais si vous vous adapterez à l'université, mais pour ce qui est d'échouer, je crois que ce sera difficile. Il faudrait que vous y mettiez du vôtre et tâchiez de faire de moins bons travaux pour y parvenir :) Anthropopotame
c'est étrange comme elle a l'air de te remercier de lui avoir donné une si bonne note... comme si elle avait joué au loto, et par le plus grand des hasards, gagné...
(mais je comprends sa joie)
Rédigé par : Dodinette | dimanche 08 mar 2009 à 04:36
Oui, j'ai trouvé sa réaction émouvante. Quand elle était venue me parler à la fin d'un cours, je l'avais rassurée en lui disant qu'il était courant d'avoir 4 ou 5 à l'issue du premier semestre, et qu'il ne fallait pas s'en faire pour cela.
Rédigé par : anthropopotame | dimanche 08 mar 2009 à 10:10
Rolala! moi je trouve que cela fait un peu lèche botte de réclamer une note directement au prof... C'est un truc qui me serait jamais venue à l'idée surtout en première année de Fac. Et puis c'est pas un peu moyen côté étique, de filer sa note à une seule élève, qu'en est il du reste de l'amphi/la classe? Ok je sors...
Rédigé par : bergere | lundi 09 mar 2009 à 02:02
J'ai eu à subir la rétention des notes en ... juin 1984, alors que j'étais étudiante en maîtrise. La seule information dont nous disposions était "reçu, admissible, recalé". Point barre. J'aurais bien aimé alors avoir face à moi un prof compatissant pour me donner ma note. Je faisais partie à ma plus grande surprise des recalés avec 9,5/20... (et oui, je parle d'un temps où la compensation n'existait pas!), note que je n'ai connu qu'en octobre. Les décisions qui ont découlé de cette absence d'information ont été plutôt catastrophiques. Je pense que tu as bien fait de lui communiquer sa note, et pour répondre à Bergère, rien n'empèche les autres étudiants de faire la même demande! Tout est question de motivation en fait.
Rédigé par : Narayan | lundi 09 mar 2009 à 09:02
Bergère, je te rassure, la presque totalité de mes étudiants a eu sa note, soit en venant consulter la copie à mon bureau, soit en m'écrivant. Chloé était une des rares à ne pas être au courant.
Quant à être lèche-bottes, je ne crois pas, juste émotive. Elle ne m'aura plus pour professeur désormais, pour des raisons que j'expose dans une note de septembre 2008 "un petit rapport"...
Rédigé par : anthropopotame | lundi 09 mar 2009 à 09:47
Initialement, juste la démarche spontanée de demander sa note alors qu'il était prévu que le prof ne les fournirait pas, me paraissait un peu suspect... Mais si tu avais prévenu la totalité de l'amphi que tu fournirais la note à qui le demanderait cela change la donne.
Quand à la motivation, je préfère la voir durant les cours et pas à la fin juste pour connaitre une note. Enfin je dis ça, mais je ne connais pas le système français en même temps (enfin pas du cote obscur, puisque je n'ai jamais enseigné en France, mais seulement écouté). Par contre durant ma thèse aux Pays Bas j'ai été plus qu'exaspérée par ces étudiants (et pas de première années, non non niveau licence quand même) qui durant les TP/TD ne posaient pas de questions reflechies non juste des ("j'y arrive pas, ca marche pas etc..) et qui pour les corrections de l'exam final étaient par contre super motivés... Je ne vous raconterais pas tout, mais le mieux étant (it is so unfair I was ill when you've been treated question 1... si si je vous jure... J'ai du lui expliquer que le fait d'être absente a un cours ne la dispensait pas de lire le chapitre et surtout ne l'excusait en rien de ne pas l'avoir traite durant l'examen. Le mieux est qu'elle m'a sorti qu'étant étrangère je ne pouvais pas comprendre et qu'elle désirait voir Prof... J'ai appris par la suite qu'aux PB il était contre la loi de demander un certificat médical (par ex si tu es malade ton employeur doit le vérifier, ce n'est pas a toi de le prouver) et qu'ensuite la somme d'argent pour pouvoir soutenir un programme était fonction du nombre d'étudiant. Ayant peu de chômage aux PB, les jeunes sont débauchés par les entreprises très tôt, et les bancs de la fac sont désertés. En conclusion alors que j'avais 3 copies sur plus d'une 20 aine qui péniblement se hissaient à la moyenne, j'ai du remonter les notes de plus de la moitié... Dont la pluspart ne savaient même pas m'écrire une équation de photosynthèse... Mais je pense que cette année là j'ai eu une promo particulièrement mauvaise... Y en a même un qui a réussit à me parler de la circulation océanique dans les lacs suisses ;-)
Rédigé par : bergere | mardi 10 mar 2009 à 04:14