Bon, la journée se termine, je n'ai rien foutu à part écouter en boucle des messes de Mozart et lire un Agatha Christie (la coupable était surnommée Killer Kate).
En décembre, la veille de mon départ pour New York, une collègue m'apprend que pour être candidat au CNRS il faut un projet de recherche d'au moins quinze pages. J'ai ouvert de grands yeux : Ah bon ?!!?
Elle m'a regardé d'un air inquiet pour ma santé mentale, puis pour me rassurer m'a dit que les projets écrits au coin d'une table étaient les meilleurs. Bon, j'ai fait ce que j'ai pu là-bas entre deux hamburgers et deux visites de Chinatown.
Maintenant, j'apprends à trois jours des oraux qu'il faut l'accord d'un directeur de labo. Heureusement deux d'entre eux m'ont répondu tout à l'heure qu'ils étaient OK.
On pourra donc dire que j'ai de la chance dans ma naïveté.
Mais je ne sais si l'épithète "naïf" me garantit une carrière prometteuse. C'est d'autant plus rageant que j'aime à me penser comme un fin politique !
Et me voilà plongé dans l'aboulie la plus totale. Ce qui vient ajouter à cette aboulie est le mail d'une collègue brésilienne qui me demande si je voudrais passer un an à Rio à l'Institut supérieur d'information et de communication. Bien sûr, cela me fait sauter de joie, mais dans mon état d'hébétude, écrire un nouveau programme d'enseignement et de recherche équivaut à m'opérer moi-même de l'appendicite.
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