Il peut sembler prématuré de dresser un bilan du mois de juillet 2009 alors que nous sommes le 2, mais il s'est passé bien des choses depuis hier (ou sinon ma vie est horriblement vide).
Hier soir, un petit tour sur les quais pour sentir l'ambiance du tango et ma foi, cela ne sentait pas très bon. Danseurs vêtus comme des sacs à patate, les gradins monopolisés par les touristes, des ivrognes de-ci de-là balançant des bouteilles vides... Heureusement Sandrine est arrivée alors que je repartais, et nous nous sommes baladés d'amphithéâtre en amphithéâtre, naviguant entre les pique-niqueurs du mercredi.
Ce matin, petit footing à sept heures, même parcours et même durée, avec cette différence qu'à sept heures Paris est bien éveillé et que l'on est bercé par l'odeur de crotte de chien fraîche, juste pondue. Peu romantique donc, et de plus deux SDF posés sur mon parcours me saluaient à chaque passage d'un "pouf pouf" "une deux une deux", l'un allant jusqu'à faire mine de courir à côté de moi. La troisième fois, excédé, je me suis retourné et leur ai dit d'aller bosser, si le fait que je me maintienne en forme pour leur payer le RMI les amusait tant que cela. Pas très sympa, mais je n'en suis pas à une indélicatesse près.
Le footing a plusieurs avantages: d'abord, cela réveille - même si depuis que j'ai arrêté de fumer je ne fais plus la sieste. Ensuite, cela rend plus aimable, car on se sent mieux dans sa peau. Enfin, je dois dire que j'ai les idées plutôt claires dans les journées qui suivent mes footing. Donc, que des avantages, à part le fait que c'est quand même crevant.
Le résultat fut en tous cas une journée hyper productive, où j'ai volé de Muséum en Fondation pour la recherche sur la biodiversité, prenant date, cherchant des contacts, le tout couronné d'une entrevue avec Philippe pour que nous nous mettions en ordre de bataille: à lui les partenariats brésiliens, à moi le projet scientifique. En discutant avec lui, les choses s'éclairent, les étapes s'annoncent d'elles-mêmes, bien que je connaisse la vérité sur l'agenda de Philippe qui lui laissera en fin de compte peu de temps.
Un mot également sur un petit rituel qui s'est produit à l'Institut des Hautes Etudes sur l'Amérique Latine: un pot de départ en retraite d'un sociologue que j'apprécie beaucoup. Quelques discours ad hoc, dont il se dégageait véritablement l'idée que nous aussi, comme les Indiens, formons des communautés, entretenons des traditions, transmettons des savoirs et des savoir-faire qui sont hostiles à toute rupture de continuité. J'ai donc versé une larme intérieure sur les multiples réformes et contre-réformes de notre Université française qui paraît aujourd'hui une vieille dame dont on a arraché les vêtements et volé les bijoux.
C'était donc vrai le footing...
Je fais un peu pareil que toi, aux emmerdeurs je leurs dit: "allez, rattrape-moi!!". Pour l'instant j'ai jamais eu de problème.
Rédigé par : IV | vendredi 03 juil 2009 à 13:56