Hier, LIz m'a emmené à Santa Teresa, un des vieux quartiers de Rio, le seul où le vieux tramway ("bonde") ait été conservé.
Avant toute chose, le lecteur doit savoir qu'étant misanthrope, je n'éprouve nulle curiosité pour tout ce qui s'apparenterait à un musée ou à un circuit touristique. Mais là, j'étais enchanté. Difficile d'être grognon dans ces conditions!
En contrebas, le centre-ville, avec la cathédrale qui donne son identité au quartier:
A droite, la mer et le quartier de Gloria. A gauche, les anciennes douanes et le pont vers Niteroi.
Tout le quartier de Santa Teresa respecte le caractère décrépit des anciennes villas coloniales. L'air était supposé plus frais à ces hauteurs.
Petit resto où l'on servait du poisson d'Amazonie (Surubim au lait de coco et riz au brocolis):
Je soupçonne certains des commensaux d'être des touristes.
Voici l'arrière cours du resto, et plus loin, un des chemins qui mènent aux maisons situées en amont:
Comme nombre de villas anciennes ont été démolies, on trouve un peu partout des fragments d'azulejos anciens. Bon, après, un petit café dans un bastringue-librairie avec un joli chemin d'accès:
Je n'avais pas fini de remuer le sucre dans mon café qu'un groupe de sambistas a commencé à chanter, en un vibrant auto-plaidoyer, la fameuse chanson "não deixe o samba morrer", qui provoque des montées d'adrénaline chez les cariocas et les autres. Même Liz, je pense, a éprouvé ce léger frémissement (ce qui me fait penser que le joueur de flûte de Hamelin jouait probablement un samba sur son fifre). Comme il se doit, l'assistance se mit à danser, y compris une très jolie touriste toute vêtue de rose, vraisemblablement scandinave. Mais au moment de la prendre en photo, patatras! deux autochtones viennent se placer devant l'objectif:
Plus loin, en passant devant un petit palais transformé en centre culturel (les humains sont vraiment dépourvus d'imagination), j'ai entendu un tango: c'était la milonga du dernier dimanche du mois, m'apprend-on. J'ai dansé un petit tango en havainas, puis pieds nus. Pas de photo de ce moment important, mais juste celle d'un arbre bardé d'orchidées:
En nous baladant, nous avons vu plein de maisons à vendre. Il se trouve que les collines avoisinantes se hérissent de favelas, et cela ne favorise pas le sentiment de sécurité:
Sur une crête, une favela toute bleue:
Et une vue de la ville, les favelas au premier plan, sur les collines, et les immeubles dans la vallée, comme deux biomes ou deux écosystèmes différents:
Et voilà, le petit tramway s'en va, c'est la fin de la balade.
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