De retour de Brasilia, où se tenait le séminaire DURAMAZ de restitution aux communautés. Une dizaine de chercheurs, une vingtaine de membres des treize communautés choisies comme terrain au long du programme. Le séminaire commence par un DD Gratias, une ode au développement durable grâce auquel nous n'allons pas mourir tout de suite. Sur ces photos, François-Michel invoque l'esprit du Développement Durable et lui demande d'accompagner nos travaux:
Puis viennent les exposés de restitution: comment on construit un indicateur, qu'est-ce qu'on peut en faire, quels sont les enseignements qu'on peut tirer quant à la nature des terrains et des politiques à mettre en oeuvre. Dans la mesure de possible, nous laissions les gens discuter à volonté, et de fait les infos sur les meilleures boutures de banane et les méthodes pour greffer un cupuaçu ont bien circulé.
L'assistance était divisée en trois groupes: quelques colons du Mato Grosso, plantant du soja, du guarana, et autre, blonds et blancs, qui étaient en fait des entrepreneurs bem sucedidos. Deux Indiens, un Yanomami et un Kayapo, plutôt peu loquaces, même si nous nous sommes bien entendus le kayapo et moi car nous étions les deux seuls fumeurs. François a essayé de calculer le coût du mot prononcé par le Yanomami mais y a vite renoncé. Les autres étaient des petits agriculteurs de l'agriculture familiale et des ribeirinhos.
Dans ces cas là, il y a toujours des aspirations contradictoires. Je ne suis arrivé que la veille au soir et n'ai donc pas pu me mêler de l'organisation du séminaire, ce qui me rend généralement ronchon car j'aime bien meter o meu bedelho (mettre mon grain de sel). Mais l'hôtel était magnifique, j'ai revu ma chère Pascale, ainsi que l'incontournable Philippe, et même Martine, bref le clan DURAMAZ au complet. C'est d'ailleurs à cette occasion que j'ai pris conscience de l'incroyable ressemblance de Philippe avec John Lennon (en tête du groupe):
D'une manière générale, les choses se sont bien passées, et malgré mes piètres talents d'animateur j'ai même réussi à animer une laborieuse table ronde sur la course aux projets. Pendant que les uns animaient à tout crin, les autres se plongeaient dans leurs ordinateurs pour rédiger, qui les conclusions du séminaire, qui les programmes de nouveaux séminaires. La course aux projets était donc unanimement partagée: à force de nous multiplier, nous n'arrivons plus à rien terminer.
Lorsque Guillaume a présenté pour la première fois les graphiques synthétisant les indicateurs, il y eut des oh! et des ah! car ils ressemblaient à des pierres taillées de couleurs variée, rose, verte, jaune, bleue, et c'était esthétiquement plutôt réussi.
J'ai fait une conclusion qui a été plutôt mal reçue (le thème en était la vénalité, ce que j'appellerai le "consentement à vendre" - une espèce protégée, de la drogue, ses propres enfants), mais qui curieusement a beaucoup plu au représentant de Mamiraua qui m'a demandé de revenir la faire chez lui (la substance de mon exposé se trouve dans la deuxième moitié de cette page). Echauffé par mon sujet, je me suis demandé si DURAMAZ ne pourrait pas compléter son budget en vendant aux membres des communautés des tee-shirts au motif des indicateurs, ainsi que nos belles doctorantes qui ont bien plu à nos invités; malheureusement, le plus intéressé était Gustavo, qui est également membre du projet Duramaz. Je lui ai donc suggéré d'élaborer un nouveau projet de recherche afin de disposer des fonds nécessaires ; en y repensant, je songe qu'il eût été plus pédagogique de lui dire d'obtenir son mestrado d'abord.
Quelques photos de Brasilia, d'abord vue de ma chambre d'hôtel, puis sur le chemin de celui-ci à l'Université:
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