Le Monde publie une brève portant sur un rapport de la préfecture de Bretagne: seul un arrêt total de l'élevage intensif permettra de juguler le phénomène des algues vertes.
Les éleveurs et agriculteurs, dont l'esprit civique n'est plus à démontrer, réagissent vivement:
"Si l'Etat écrit de telles choses, qu'il vienne sur le terrain dire aux agriculteurs de partir !", a réagi le président de la chambre d'agriculture de Bretagne, Jacques Jaouen. "On a enrichi la Bretagne et se faire salir de cette manière, c'est inadmissible", a-t-il poursuivi. Olivier Allain, président de la FDSEA des Côtes-d'Armor, a lui qualifié les propos du préfet d'"irresponsables", choqué notamment par le fait que le rapport mentionne qu'il faut un "arrêt total de l'agriculture" sur un bassin versant pour obtenir une baisse à 10 mg/l du taux de nitrates dans l'eau, et un "impact marquant" sur les algues vertes.
Ce qui est amusant, c'est qu'une lecture rapide donne un tout autre résultat:
Les agriculteurs et éleveurs sont des irresponsables, reconnaît le président de la Chambre d'Agriculture, ils ont sali la Bretagne en l'enrichissant en phosphates, nitrates, antibiotiques et pesticides. L'environnement est irrécupérable, donc continuons nos pratiques, en comptant sur notre pouvoir de nuisance et notre capacité à mobiliser des excités équipés de tracteurs et de barre à mine, ainsi que de camions chargés de lisier.
IMAGINONS L'IMPENSABLE: imaginons que les éleveurs industriels, au nom du principe "pollueur-payeur" inscrit dans la charte de l'environnement, doivent assumer les coûts de la remise en état des écosystèmes affectés. La facture, évidemment, serait répercutée sur le prix du jambon Polluta, du poulet GaieCarcasse. Le porc biologique deviendrait plus que concurrentiel: il serait, par comparaison, bon marché.
J’ai adoré votre lecture rapide des propos de J Jaouen!
Mais attention, tout comme Dujardin disait à Dupinceau « il y a salade et salade », je vous dis « il y a agriculteur et agriculteur ».
L’article du Monde cite aussi cette phrase du préfet des Côtes d’Armor qui estime que la diminution de cette prolifération des algues vertes “ne pourra passer que par un changement profond des pratiques agricoles sur les secteurs concernés, ce que la profession agricole n'est pas prête à accepter pour le moment”.
Il était temps! Nos dirigeants sont un peu lents à comprendre...mais dire que la profession agricole n'est pas prête à ccepter le changement!
Franchement ! C’est trop facile ! Est-ce la profession agricole qui n’est pas prête à accepter un changement profond?
Ou est-ce plutôt toute la chaîne agro-alimentaire qui ne cesse de faire pression aux plus hauts niveaux pour défendre cette agriculture intensive qui a conduit tant d’agriculteurs à l’endettement et au suicide, qui continue à polluer et à produire des produits de mauvaise qualité. Est-ce que le consommateur réfléchit quand il achète ses tranches de jambon ou ne fait-il que comparer les prix?
Rédigé par : Guga | dimanche 25 oct 2009 à 17:32