Je m’achemine à petit pas vers la fin de mon séjour. Il fait quarante degrés, une chape de plomb pèse sur la ville, et la perspective de passer un week-end au vert me réjouit fort !
Mes journées se passent à de petites ballades le matin, et à des sorties le soir avec Liz. Entretemps, je travaille à différents articles et au séminaire que je dois encore donner mercredi prochain.
Nous bouclons trois articles communs avec François-Michel sur les situations de dépendance, et je viens de passer deux jours à des corrections sur l’article chamanisme demandées par la revue Youpi J'ai Compris – article auquel j’ai travaillé six mois d’affilée jusqu’en janvier-février 2008 et envoyé finalement en août de la même année, et qui m’a bien fait suer (j'y parle des méchants chamans qui m'ont percé le poumon et scié mon nerf sciatique).
Au séminaire de mercredi dernier, c’était Roberto qui me donnait la réplique. Il travaille dorénavant sur les fronts pionniers et les projets de colonisation, et a rappelé un principe essentiel : en zone pionnière ou reculée, la loi est faite et appliquée par le plus gros propriétaire foncier, ou le primo-occupant, qui pourra à sa guise distribuer et reprendre des terres, exiger des journées de travail, etc. Imposer la loi de l’Etat signifie renverser ou remodeler entièrement l’ordre social, ce qui est un processus lent et complexe.
Roberto est extrêmement jovial et aimable, il sait mettre tout le monde à l’aise, et son exposé était autrement plus intéressant que le mien (je me suis perdu dans les questions d’empowerment qui est en plus le thème de mon prochain séminaire). En nous séparant, je me suis rendu compte qu’il avait la même gestuelle que Patrick, mon directeur d’HDR.
Les différentes réflexions que je dois mener de pair atténuent beaucoup ma participation à la vie locale. Je me perds en raisonnements stériles et me raccroche souvent au pouvoir magique du PowerPoint, capable de susciter des plans et des tableaux comme en un théâtre d’ombre ou un karaoké.
Rédigé par : |