On l'aura constaté : la police française investit massivement dans une culture de résultat. Le résultat escompté n'est pas la résolution des problèmes qui minent la société française (délinquance en col blanc ou bleu, incivilité, vandalisme, escroqueries, cambriolages). Non, foin de tout cela ! On ne saurait s'abaisser à de tels mini-crimes, fussent-ils harassant, car leur résolution nécessiterait de fastidieuses enquêtes, une bonne implantation locale, de la patience, des investigations systématiques, autant de mesures qui disperseraient les troupes, les éloigneraient de leurs voitures et de leurs commissariat.
Non. Le résultat qu'il faut atteindre est un chiffre, plusieurs chiffres en réalité: des reconduites à la frontière (il suffit de guetter le clandestin à la sortie de la préfecture), des crimes odieux résolus dans la minute (outrage à agent de la force publique) qui permettent à d'honnêtes citoyens de mieux connaître leur police et d'apprécier leur travail. 500 000 d'entre nous ont eu, en 2008, la chance de bénéficier d'une vision "de l'intérieur" de notre système de lutte contre les crimes et les délits. Ils en sont sortis éclairés.
Pour ma part, qui n'ai pas eu l'honneur encore d'être gardé à vue, je me contente de regarder passer les voitures de police, sirène hurlante, débouchant des quatre coins des boulevards pour se rendre sur les lieux, probablement, d'une grave infraction. Sans doute quelque ordinateur central règle-t-il, comme à EuroDisney les apparitions des Donalds et des Minnies, le ballet des sirènes afin qu'elles vrombissent l'une après l'autre, donnant au citoyen l'impression de l'ubiquité?
Considérons objectivement la situation: la police française occupe l'espace sonore; les salaires des gardiens de la paix, qu'assume le contribuable, sont injectés dans la chasse au clandestin, dans la garde à vue de citoyens innocents, cela pour agréer à une philosophie générale que l'on peut qualifier de détestable.
Elle est détestable non seulement en ceci qu'elle donne une piètre image de la police, mais qu'elle est contreproductive. Que me fait la sirène hurlante quand je vois des scooters zigzaguer sur les trottoirs, usant des poussettes comme de balises d'entraînement? Des vitrines brisées, des monceaux d'ordures, des coups de fil permanents de vendeurs de fenêtre cherchant des vieillards à escroquer? A quoi renvoie cette manie de persécuter des innocents, de les ficher, de les parquer, de les expédier en train ou en avion, ou des les relâcher une fois humiliés ?
Un Président ou un Ministre a-t-il donc tout loisir de pervertir la mission des forces de l'ordre, et celles-ci d'obtempérer sans esquisser l'ombre d'une rébellion ?
ce jour, un PV de 35 € pour stationnement de mon 2 roues sur le trottoir, sachant que les places prévues à cet effet étaient toutes occupées. La police punit et la mairie de Paris nous pousse au vélo...ma taxe d'habitation augmente et j'alimente le budget de l'Etat avec mon PV...que je vais m'empresser de contester...au nom d'une tolérance négociée en 1999 par les motards en colères. Le retour est difficile sur le sol parisien, ami ?
Rédigé par : evelyna | jeudi 19 nov 2009 à 23:22