Disons-le tout de go : je suis très loin d'être ce qu'on pourrait appeler un fan de Johnny Hallyday.
Et cependant, quand j'apprends, ici, que les médecins de Los Angeles l'ont placé en coma artificiel à la suite d'une opération destinée à réparer les dégâts provoqués par un chirurgien parisien, je songe:
"Pauvre Johnny ! Combien le sort est cruel qui t'a livré à un système de santé auquel tu as sciemment décidé de ne plus contribuer!"
Car oui, c'est injuste. La santé, comme la justice, doit avoir les yeux bandés. le chirurgien n'aurait donc pas dû penser, au moment d'opérer, que ce qui rend l'extrême richesse tolérable, c'est l'existence d'un système de redistribution capable de simuler, autant que possible, une forme d'équité sociale.
Mais non: le médecin en question a songé: "Tu as gagné ta fortune en vendant des disques à ceux-là mêmes auxquels tu refuses ta solidarité. Tu as proclamé que ton argent t'importait davantage que la société au sein de laquelle tu vivais. D'autres l'ont fait secrètement: ils avaient conscience du caractère honteux de leurs actes. Tu as agi ouvertement, avec l'aval d'amis très haut placés, et cependant tu ne te distingues en rien de ces potentats, présidents de père en fils, suçant les ressources de leur pays et laissant leur peuple crever de faim."
MàJ 16h
Journée exécrable aujourd'hui à Neverland.
Petite séance de psychanalyse sans divan mais devant l'écran, comme quoi ça sert à tout un blog !
Une question relative à cette "affaire" (fait divers pour être correct) : est-ce que quelqu'un a entendu un journaliste (ou lu) faire son meaculpa après l'hallali prononcée envers le chirurgien libéral de M. Hallyday, dit Johnny ? Souvent les journalistes juxtaposent les deux faits : on rend compte de l'état de santé du chanteur puis on informe le quidam de celui de son médecin (en omettant que la veille on liait le premier à la supposée faute du second). Quoi qu'il en soit, j'ai l'impression que l'information en flux continu vire parfois au pulsomètre... c'est grave docteur ?
Rédigé par : Bardamu | mardi 15 déc 2009 à 02:26
Mmmh Bardamu, parfois j'ai l'impression de me trouver, face à vous, dans une salle de rédaction:)
Non, les journalistes n'ont pas fait leur mea culpa, de même qu'ils n'avaient pas accompli leur travail jusqu'au bout: concernant ce médecin, ils avaient omis d'informer les fans de Johnnny de l'école où allaient ses enfants.
Concernant les "expats" : cela m'arrache un peu la bouche quand je pense aux expats que je connais (Tom Roud, Le Piou, Mouton - qui ne l'est plus) et que je songe à présent à la décomplexion de ceux qui fuient la solidarité nationale en pleurant misère et criant au racket, je me sens vraiment bouillir d'indignation. Le départ de Johnny pour la Suisse est une information politique; mais elle est traitée dans la rubrique "culture" et toute polémique est désamorcée. Seul le Canard s'est étonné que ce soit Johnny qui chante à Paris le soir du 14 juillet. Personnellement, cette info m'a fait honte.
Rédigé par : anthropopotame | mardi 15 déc 2009 à 08:11