Cela commence par un sanglot rentré qui se confond avec la nausée.
Par le sentiment d'inanité de toutes vos entreprises, l'idée qu'au fond vous n'êtes rien.
Une envie d'obscurité et de silence, mais l'obscurité et le silence n'apaisent pas. Si l'on se tourne vers le passé, tout n'est que souvenirs douloureux; une pensée anodine qui va vous consoler soudain change de regard et déploie un corps menaçant. Si l'on regarde l'avenir, le moindre projet devient horriblement compliqué: écrire un livre, repeindre un volet, passer l'aspirateur même, y songer seulement vous plonge dans des états anxieux.
Il s'est produit un changement infime dans votre sentiment du monde, dans les rapports intérieurs que vous entretenez avec lui.
Un petit dérèglement - et il est bon de garder en tête cette idée que des millions de gens se réveillent en pensant la même chose que vous, cela à cause d'un minuscule déséquilibre chimique qu'une simple pilule bleue, jaune ou verte viendra contrecarrer.
Si c'est le monde qui génère la dépression, c'est à vous de modifier vos réglages: au contraire du choix proposé dans Matrix, la pilule qu'on vous offre permet de replonger dans les rouages, continuer à produire du sens puisque les choses par elles-mêmes n'en ont pas.
Je crains que l'explication basée sur un déséquilibre chimique rende les choses encore moins drôles qu'elles ne le sont.
Rédigé par : Grégoire | mercredi 20 jan 2010 à 00:13
Bonjour Grégoire. Personnellement je préfère cette explication.
Rédigé par : anthropopotame | mercredi 20 jan 2010 à 08:49
Cher ami,
Je crois comprendre que vous allez mal. C'est que sans doute, sous peu, vous irez mieux. Vous savez la fameuse théorie des cycles microscopiques...
Ma présence pourrait vous effrayer. On va souvent, la main sur le coeur, au chevet des grands mourants, et c'est précisément ici que se réunissent les familles 'en bisbille'; le fils prodigue annonce la fin, aussi bien qu'un curé avec ses crucifix et son eau bénite. Ca on en vu des fils maudits avec des présents pleins les bras, dans ces moments, on en a vu... Mais ne vous inquiétez pas, surtout ne vous inquiétez pas, tout va bien. Tout va aller pour le mieux. Je voulais vous dire... Que voulais-je vous dire...? Je ne sais plus, mais j'avais à vous le dire. Vraiment je ne sais plus. Non, vraiment... Puis arrêtez-moi parce que penaud comme je suis là je pourrais me mettre à ânonner un 'Pater noster'...
Rédigé par : petitmammifèredéfunt | jeudi 21 jan 2010 à 05:03
Cher ami, cela me fait plaisir d'avoir de vos nouvelles. Je suppose que vous êtes passé par une phase similaire, et suis heureux de vous savoir encore vivant.
Je n'ai rien de grave: trop de travail, pas assez de distractions... Cela ira mieux d'ici un mois ou deux.
Rédigé par : anthropopotame | jeudi 21 jan 2010 à 07:36
Le mois de janvier, en même temps, c'est fatal.
Rédigé par : Kela | vendredi 22 jan 2010 à 23:00