Le vent a
soufflé en tempête toute la nuit. Je me suis réveillé souvent, entendant en
rêve le craquement des arbres. Tous les centenaires ou presque arrivent en fin
de course. Le grand cèdre qui surplombe la maison emportera le toit dans sa
chute, s’il tombe.
Un peu de
soleil ce matin, je suis allé faucher quelques ronces pour dégager des
fraisiers. Là où grandissent les ronces, des centaines de pousses de chênes, de
frênes et de châtaigniers se pressent, attendant une éclaircie.
Plus de la
moitié du jardin est intouchée. Je pense au territoire français ou 90% du sol
est approprié par les humains, et les dix pour cent restant sont considérés de
trop par certains. Autour de la maison même poussent des lotissements, des
parkings. On dirait que les hommes cherchent à artificialiser leur
environnement coûte que coûte. Changer, aménager, gérer.
Les parties
de jardin que j’ai laissées tranquilles ne sont ni belles ni amènes. Mais elles
sont ainsi pour moi. D’autres espèces
que la nôtre ont le droit de vivre à nos côtés.
Une petite
encyclopédie du Reader’s Digest, « Savoir tout faire au jardin »,
oriente le lecteur : il n’est de plante qu’il ne faille tuteurer,
repiquer, tailler, il n’est de sol qui ne manque d’adjuvants, composants
divers, il n’est de parcelle qu’il ne faille protéger contre les
« nuisibles » : ainsi, les étangs devront être recouverts de
grillage, afin d’éloigner les hérons.
Ma foi si
un héron venait se poser devant ma porte j’en serais bien fier…
A part les
oiseaux, le jardin est mort. Pas de hérissons, pas de martre, ni de fouine. Le
bois est un îlot qui n’a désormais plus d’accès. Aménagements, pistes cyclables
dans les chemins encaissés, lampadaires. Les humains ne sont pas partageux.
Deux posts calmes, agréables à lire. L'ambiance me plaît.
Rédigé par : OLivier | samedi 27 fév 2010 à 18:38