Perplexités d'un anthropologue
NOTE PLUS ANCIENNE
Blondes 3 30 avril, arrivée à 8 heures. Tout le monde très occupé. Brigitte m’annonce une quinzaine de veaux nés dans la semaine, un mort seulement (très gros, a eu besoin d’aide, ne tenait pas sur ses pieds). Si n’ont pas le colostrum de la mère dans les 24 heures, ils ne prennent pas de force, ne gagnent pas d’anticorps, etc. Cédric épandait du fumier, Jean nettoyait les étables, Jérôme les paillaient. En début de semaine, ils ont fait deux ensilages d’herbe, à présent vont planter du maïs. Comme ils empruntent le matériel lourd à la CUMA, ils sont obligés de faire très vite. Jérôme m’a demandé de passer du temps avec les veaux, pour qu’ils s’habituent à la présence humaine. Je leur ai donné un seau de granulé, me suis accroupi, mais tous timides, sauf deux petites jumelles qui se laissèrent caresser tant qu’il y a eu à manger. Puis je...
NOTE PLUS RECENTE
Blondes 4 Deux réflexions préalables :d’abord l’hostilité. Goffman (les rites d’interaction) évoque nos attitudes lorsque nous percevons un sentiment d’hostilité (humilité, etc.). Mais qu’est-ce qui, objectivement, nous permet de dire qu’il y a de l’hostilité dans l’air ? Car j’ai ressenti, une fois où j’entrais seul dans l’étable, une hostilité très nette des vaches qui s’interrompirent dans leur repas. Mais comment affirmer que les vaches étaient hostiles, sinon par le fait que je l’ai ressenti ? C’est donc le postulat : pour percevoir la subjectivité de l’animal, il n’est pas d’autre outil que la subjectivité du chercheur. Ensuite, la question de la temporalité. Si je veux comprendre ce qui se passe dans la tête d’une vache, et la manière dont elle voit le monde, il faut constituer son monde. J’entends par là, pas uniquement la « signification » au sens que lui donne Uëxkull, mais la temporalité dans laquelle évolue la vache,...
Votre feuilleton est passionnant, qu'est-ce qu'on a été gâté aujourd'hui ! A quand les vidéos des blondes, YouTube n'attend que ça...
Ce qui me frappe le plus est la grande variété d'émotions à la disposition des vaches et que vos photographient permettent bien de sentir. Certaines sont très belles. Je trouve Basilic (sur la photo près de l'arbre) bien moins impressionnant qu'en imagination, presque timide !
Au fait, ça n'a rien à voir, mais on m'a rappelé ce matin la phrase exacte prononcée par l'élève qui disait (l'autre jour) être obsédée par la philosophie : "je pense philosophie, je rêve philosophie, je vis philosophie". J'irai le taguer cet été à la Sorbonne...
Rédigé par : Bardamu | mardi 04 mai 2010 à 01:12
Bardamu, en fait Basilic est énorme, il doit faire trois mètres de long, mais j'ai préféré cette photo parce qu'elle illustre justement le trait que vous soulignez: un peu penché, peu sûr de lui, timide au fond.
L'obsession de votre élève est remarquable, mais je crois plus politiquement correct d'aller tagger cela sur les murs de Paris 8 qui en a bien besoin (ou à Neverland si vous voulez)...
Rédigé par : anthropopotame | mardi 04 mai 2010 à 07:12
et c'est laquelle la vache qui fait la crème???
(oui c'est nul, j'ai pas pu résister ;-) )
Rédigé par : Narayan | mercredi 05 mai 2010 à 00:11