Voilà quelques temps que je remâchais cette idée, à entendre les uns et les autres se lâcher sur cette pauvre Equipe de France, comme si d'être footballeur ne donnait d'autre choix que de laisser n'importe quelle petite frappe vous cracher dessus.
Henry Moreigne exprime une chose à laquelle j'adhère parfaitement. Il s'agit d'un post du blog La Mouette, dont j'apprécie la finesse, l'économie et le caractère incisif.
J'apprécie particulièrement cette phrase, qui concerne Vous-Savez-Qui:
"Un comportement de petit caïd qui derrière les dispositifs de sécurité fait mine de ne pas avoir peur de l’affrontement physique entre insultes et provocations, du Guilvinec au salon de l’agriculture."
J'avoue ne pas comprendre cette phrase...
Ce phénomène "sportif" (les guillemets sont de rigueur : le foot n'intéresse que nationalisé, le sport n'est qu'un support à l'uniforme national) est pourtant fascinant. Pendant des jours, tout le monde a "parlé foot" comme si plus rien d'autre n'existait. Il ne s'agit pas de juger qu'il eût été préférable de s'inquiéter du nettoyage ethnique au Kirghizistan (pour ça il faut juger). Mais s'est installé en France un microclimat dont l'aboutissement grand-guignolesque est plutôt réjouissant : devant l'investissement libidinal dont ils sont l'objet, les joueurs ont fait le pari de l'excès. Ces jeunes gens en ont visiblement eu marre de l'esprit de sérieux de leurs compatriotes et ont préféré pervertir cet esprit : "non, le sport n'est pas si important, regardez : l'homme peut décider d'arrêter de jouer et rester au vestiaire". On devrait donc plutôt se réjouir d'être capable d'une telle ironie plutôt que de chercher des coupables (c'est cela qui me dérange au fond : les joueurs sont à mille lieux de l' "obligation de résultat", on n'a pas à reporter sur quelques individus une pression que l'on est incapable d'assumer collectivement). C'est la raison pour laquelle j'aime cette équipe de France ; car elle nous montre qu'on peut être insensible à la compétition pour la première place et qu'on peut même la détourner (ce qui rend sans doute ces joueurs impardonnables à beaucoup).
Rédigé par : Bardamu | mercredi 23 juin 2010 à 14:35
Tiens, bonjour Bardamu. Vous étiez parti en vacances?
Pour une fois, je suis entièrement d'accord avec vous: moi aussi, je l'aime, cette Equipe de France qui perd ou qui n'a pas très envie de jouer.
Du coup je ne comprends pas bien quelle phrase vous ne comprenez pas?? Ma première phrase? Eh bien, elle indique que certains devraient se nettoyer la bouche avec du savon avant de critiquer ces pauvres joueurs.
Quand au nettoyage ethnique au Kirghizistan, il faut reconnaître qu'il est bien abstrait, même si probablement ceux qui ont été "nettoyés" étaient des types bien.
Rédigé par : anthropopotame | mercredi 23 juin 2010 à 14:41
Non, c'était la phrase soulignée par vos soins. Mon incompréhension tient sans doute à mon ignorance de la scène à laquelle se réfère l'auteur, ainsi qu'à ses références. Ce n'est pas grave.
Non, même si mai fut plutôt peinard comme moi, je n'étais pas en vacances. Attentif à votre production et surtout aux aventures de Basilic et ses dames.
Rédigé par : Bardamu | mardi 29 juin 2010 à 23:12
Il me semble que la phrase fait allusion à deux épisodes mettant en scène not'président aux prises avec un marin pêcheur puis au salon de l'agriculture. Citation n°1: "descend si t'es un homme"; citation 2: "casse-toi pauv'con".
Rédigé par : anthropopotame | mercredi 30 juin 2010 à 08:44