Ce matin, à l'heure où les petits humains se pressent aux portes des écoles, j'emmenais mon petit chat chez le vétérinaire afin qu'il soit castré.
Dit simplement comme cela, on ne mesure pas ce que représente un succès évolutif, et ce qui se serait produit si les chats, et non les hommes, avaient gagné la bataille de l'Evolution. Qui sait si aujourd'hui je n'aurais pas été, moi, ballotté dans mon petit panier, guettant les mouvements de la rue à travers les mailles renforcées?
Présentée sous cet angle, la castration des chats mâles apparaît comme une mesure légitime: la preuve que c'est nous qui l'avons emporté.
Mais dans l'hypothèse inverse, sommes-nous bien sûrs que les chats, devenus nos maîtres, adopteraient des mesures si radicales? Ne trouveraient-ils pas des alternatives préservant l'intégrité de leurs humains familiers?
On peut imaginer qu'ils créeraient des Eglises à nous destinées. Ces Eglises prôneraient l'abstinence et les humains, prompts à adopter les idées simples pour peu qu'elles sonnent bien, s'abstiendraient. Nos maîtres chats distribueraient de petits livres sacrés que nous absorberions sans nous douter de rien; ces livre nous pousseraient à ceindre des bâtons de Semtex ou de dynamite pour nous faire auto-sauter.
Notre population serait ainsi régulée.
Grâce à Dieu, c'est nous, et non eux, qui avons gagné!
MISE A JOUR 18H30
Je suis passé récupérer mon petit chat à 17h, à la sortie des écoles et au passage des éboueurs. Sentant ce qu'il sentait, par phénomène de synesthésie, le vacarme et l'odeur du gazole m'étouffaient.
Mais le vétérinaire n'a pas tari d'éloges sur lui. "Un très gentil petit chat" a-t-il dit. Il ne voulait pas croire que sa mère était plébéienne. Le vétérinaire, quant à lui, m'a fait bonne impression, avec son air bonhomme, et surtout Minou semblait tout tranquille, et est rentré dans son panier dès que je le lui ai demandé.
Il m'a fallu, ce matin, lui choisir un prénom. J'ai dit "Manolete", rendant ainsi hommage à un grand torero, mais de fait je songeais plutôt à Minoletto, convenant mieux à un chaton.
Voilà.
En tout cas, il risque de devenir un vrai pot de colle. Le mien, ça lui a fait ça (le vétérinaire m'avait prévenu).
Rédigé par : Jean-Michel | jeudi 18 nov 2010 à 12:47
j'espère qu'en maître attentionné tu as prévu une litière en sopalin pour quelques jours ...
Rédigé par : Narayan | jeudi 18 nov 2010 à 13:05
je me sens horriblement mal...
Rédigé par : anthropopotame | jeudi 18 nov 2010 à 13:10
euh, c'est lui qui a été opéré quand même ;-)
Alors, quand on est parent, on assume, on dé-stresse, et on positive ;-)
Avantages de la castration:
- n°1 pour Manolete: en cas de baston avec un matou ce qui est perdu en agressivité est gagné en poids et en zone d'attaque inopérante en cas de corps à corps.
- n°2 (pour le maitre vivant en studio) plus d'odeurs ammoniaquées ni de risques de marquages intempestifs
- n°3: là tout de suite, je ne trouve pas mais il y en a forcément un !!!
Rédigé par : Narayan | jeudi 18 nov 2010 à 19:24
Je vote pour Manolete comme tu auras compris ...
Rédigé par : Narayan | jeudi 18 nov 2010 à 19:25
Mais Narayan je ne veux pas que mon petit chat soit une chochotte! Je veux qu'il soit un vrai dur comme son maître.
Rédigé par : anthropopotame | jeudi 18 nov 2010 à 19:47
tu es en train de me dire que tu ne lui a pas préparé une litière en sopalin ???????
Rédigé par : Narayan | jeudi 18 nov 2010 à 20:08
Si, si, je crânais, en fait je fais toujours ce que tu me dis :)
Rédigé par : anthropopotame | jeudi 18 nov 2010 à 20:12
Pour l'avantage n°3, je propose :
- Manolete ne risquant plus de procréer, pas de poursuites en reconnaissance de paternité à gérer, ni de pensions alimentaires à devoir.
Rédigé par : Domi | vendredi 19 nov 2010 à 09:19
@ Domi, effectivement, cela règle le problème de Manolete, son maître seul se trouvant devoir affronter ce type de complications.
Rédigé par : anthropopotame | vendredi 19 nov 2010 à 12:27
L’idée de la religion pour contrôler les naissances est intéressante...
En fait j’ai l’impression que toutes les religions poussent justement à procréer et cela en dépit du bon sens.
Ne sserait-il pas possible que nous soyons, non pas comme tu le suggères les chats mais disons les poulets, les truites ou les lapins de quelque espèce extra-terrestre de nous inconnue, et que le commandement de procréer ne soit qu’une ruse pour faire augmenter le cheptel humain (sans trop de stress, trop nuisible à la qualité de la viande) ?
Rédigé par : JX75 | vendredi 19 nov 2010 à 18:29