Certaines cosmologies amérindiennes comportent un "mythe de la vie brève", selon lequel les hommes auraient renoncé à l'immortalité du fait d'un mauvais choix.
La structure du mythe fut reprise, dans certains cas, pour expliquer l'apparition et la multiplication des blancs: ayant à choisir entre différents types d'armes, les Indiens optent pour l'arc et pour la sarbacane, les blancs pour le fusil. Là encore, un mauvais choix.
Perceval, enfin, hébergé chez le Roi-Pêcheur, le voit passer en civière, couvert de blessures, suivi d'une lance ensanglantée portée par des dames d'honneur. Par discrétion, il choisit de se taire. Il apprend le lendemain qu'une simple question, posée par lui, eût levé l'enchantement.
La question du mauvais choix me taraude. Pourquoi n'avoir pas, cette année, tenté la qualification en sociologie? Pourquoi n'avoir pas accepté, l'année dernière, de passer les auditions pour une délégation à l'IRD? Je serais peut-être à Belém, cette année, loin de ma misère professionnelle. Ou bien à Bloomington, si j'avais préparé avec soin mes entretiens pour la Fulbright.
On ignore toujours ce que la vie nous réserve. Nous sommes comme ces passagers qui, pressentant la catastrophe, hésitent à changer leur billet d'avion. Ce faisant, échapperont-ils au désastre, ou signent-ils là au contraire leur arrêt de mort?
J'ai longtemps hésité à mettre un commentaire... Cela dit, les mauvais choix n'en sont que parce qu'ils sont pris individuellement et d'un point de vue personnel. Dans la durée, ils peuvent très bien devenir brillants.
Dans le cas des amérindiens il n'y a pas de doute, je parle plus pour la deuxième partie du post.
Rédigé par : oli | dimanche 27 fév 2011 à 01:55
Il ne faut pas hésiter à mettre un commentaire! Sinon je me sens bien seul...
Rédigé par : anthropopotame | dimanche 27 fév 2011 à 18:53
Je disais ça dans la continuité du mauvais/bon choix. Mais j'ai oublié le fameux ":)" pour le ton ironique.
Rédigé par : oli | dimanche 27 fév 2011 à 21:32
Et voici, selon Wikipedia (on pêche où l'on peut), la question que Perceval aurait retenu par discrétion : « À qui s'adresse le service du Graal ». Question tellement anodine... Ainsi le mauvais choix peut ne même pas se présenter comme tel. On ne s'en apperçoit tout simplement pas.
Je me permets de rapprocher votre article de celui sur la limite donc on ne s'apperçoit pas qu'elle est déjà largement dépassée.
(si vous n'êtes pas d'accord, tapez moi sur les doigts)
Rédigé par : Domi | lundi 28 fév 2011 à 14:01
@ oli sans le :) en effet on ne comprend plus rien ;)
@ Domi: oui on peut faire un mauvais choix et ne se rendre compte qu'après coup que le délai de choix était de toute façon dépassée...
Rédigé par : anthropopotame | lundi 28 fév 2011 à 15:58