J'ai regardé Tropas de Elite 2, hier soir, qui met en scène les agents du BOPE (Brigade d'opérations spéciales, extension de la Police Militaire de Rio).
Le premier épisode portait sur l'organisation du trafic de cocaïne, de la favela aux beaux quartiers, par l'intermédiaire d'ONG de jeunes idéalistes - et consommateurs - voulant à tout prix accorder de la dignité aux petits enfants pauvres.
Dans le deuxième, nous entrons dans la politique fiction: le BOPE est désorganisé à coup de promotions-sanctions, l'arrêt du trafic a asséché les systèmes de corruption, et des policiers véreux prennent le contrôle des favelas en créant des milices. Ces milices sont soutenues par le gouverneur de l'Etat de Rio car elles lui garantissent des votes. Les députés d'Etat profitent du système et participent à des banquets où les toasts sont annoncés à coup de revolver.
Le film décrit assez bien le système de votes fondés sur le pouvoir de chefs électoraux, contrôlant des quartiers entiers et diffusant les mots d'ordre grâce à des hommes de main bien entraînés.
Mais à force de vouloir moraliser la vie publique, le réalisateur finit par étendre le système jusqu'à Brasilia, portant le message d'un pouvoir corrompu jusqu'à la moëlle. Il fait de la violence le nec plus ultra du système représentatif - or les habitants des favelas, comme les autres, aspirent à autre chose. Voyez ce qui se passe en Sicile: la population applaudit lorsque passent les convois de parrains enchaînés après leurs longues cavales. La mafia soudain ne fait plus peur. Combien de lâchetés aura-t-il fallu ébranler pour en arriver jusque là. Mais on y arrive un jour.
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