Plusieurs rêves cette nuit, en rapport les uns avec les autres.
Soirée de réveillon: rues encombrées de papiers griffonnés, décorations en forme de ciseaux. "Tout ce que nous voulions dire aux morts et que nous n'avons pu leur dire." Les papiers volant dans tous les sens. J'entre dans un restaurant, je commande 4 menus vivants et un menu mort.
Evidemment ces rêves proviennent d'une lecture: la page facebook de ma petite cousine où plus de cent personnes ont déposé des condoléances. "Un ange monte au ciel"; "Tu vas nous manquer"; "Pourquoi?" Il suffit de quelques secondes pour comprendre ce qui s'est passé.
Ce qui frappe est le peu de choses que nous avons à dire, finalement, à la personne concernée, si ce n'est constater l'absence, le vide, le manque. Peu de choses, ou peut-être une gêne comme on l'éprouve à l'égard des marginaux, des êtres frappés par une infirmité. Dialogue interrompu par le brusque passage d'un état à un autre. Souvent aussi les mots se pressent, on voudrait les confier précisément à celle qui n'est plus là pour les entendre.
Incompréhension, culpabilité.
On comprend alors toute la valeur des rituels, depuis la poussière d'ocre versée dans les cavernes jusqu'aux psaumes, litanies, les mots appropriés, les gestes, les postures, les fleurs, tout cela qui fut forgé par le temps et que les morts comprennent, forcément.
Mes plus sincères condoléances.
PS: Oui les rituels aident même quand on n'y croie pas
Rédigé par : Hady Ba | jeudi 17 mar 2011 à 17:22