Je continue d'observer les changements qui s'opèrent en moi.
Je ne sais si c'est l'âge, mais je suis de plus en plus sérieux au point de ressembler à une porte de prison.
Discutant avec notre secrétaire de département, hier matin, elle fait le même constat: "on dirait que maintenant vous êtes entré dans le jeu" - je suis diplomate, je ne m'emporte pas, je ménage les susceptibilités.
Cela vaut pour l'université et pour les programmes que je dirige. Même si je pose dorénavant des ultimatums à ceux qui veulent travailler avec moi, je le fais sans exprimer de colère ou d'impatience.
Le résultat est cette tristesse et absence de distance.
Autrefois, je m'ennuyais pendant les réunions. Souvent je me récitais le monologue de Hamlet, ou je faisais des propositions fantaisistes pour briser la monotonie des questions à trancher. Aujourd'hui, je participe, je réfléchis en concertation, etc.
Comme si l'excès de travail était en train de me dévorer de l'intérieur.
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