Tout allait bien jusqu'à ce que j'emmène ma petite F. à la gare du Nord.
Panneaux à plasma, petites mendiantes écoutant de la musique à fond et se collant aux voyageurs pour palper le butin, bijoux en or, cols de fourrure, et voilà que l'état de notre planète fond sur moi comme si l'on avait déversé sur mes épaules une benne à ordures.
Et je me mets à penser: comment une bande de primates peut-elle provoquer un tel gâchis? Mes voisins sophrologues achètent des volets en moabi. Quand je le leur fais remarquer, ils deviennent agressifs: "tu paies la différence?" "C'est quoi la différence?" Ils l'ignorent.
Et tout va ainsi: les nitrates se déversent, les prospectus se distribuent, les entreprises délocalisent comme si nous étions dorénavant une espèce sans sujet. Les choses agissent à notre place. Les avions volent. Les voitures polluent. Et dans tout cela nous n'avons rien à faire, ce n'est pas notre faute.
Brave commerçant qui donne au client ce qu'il désire. Brave client qui pensent à son petit porte-monnaie. Braves gens allant consulter sur internet ce qui fait la différence entre l'homme et l'animal et qui se le répètent à l'envie.
L'animal est celui qui a conscience de ce qu'il fait subir. Et l'homme, ma foi? C'est celui qui ne pense pas.
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