Ce doit être les anti-dépresseurs: rêves ennuyeux, idées ennuyeuses, fantasmes plats et éculés.
Pas de vie intérieure: cabotage au long de la journée, de sieste en repas, de repas en coucher.
Seul contact humain: la chaleur de ma petite F. Seule expérience esthétique: la voir se réveiller le matin.
Pour le reste je n'ai pas une existence que l'on pourrait m'envier, et un Grand Horloger tant soit peu attentif m'aurait démonté pour récupérer quelques pièces et rouages.
Pourquoi cela? J'imagine que nos vies de chercheurs font alterner des phases de créativité, suivies de phases de diffusion intense et de divulgation, suivies, et c'est mon cas, de dépression plus ou moins remarquable.
Depuis deux ans je traîne des idées usées jusqu'à la corde. Comme on finit par les connaître, on me sollicite pour que j'aille les répéter, tel un cacatoès ventru.
Seule issue: cesser d'écrire et ressasser, et me remettre à lire en attendant la belle saison.
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