Pour une fois c'est l'éloge de ma propre bêtise que je vais faire.
Un lecteur de quelque mérite a laissé sur ce blog un commentaire peu amène: je serais prétentieux, ignorant et pompeux.
Cela parce que je suis intervenu dans un débat proprement brésilien, qui englobe dans la même dynamique la lutte contre la centrale hydro-électrique de Belo Monte et celle contre l'éviction d'une communauté installée depuis huit ans sur un terrain privé dans l'Etat de São Paulo.
Je suis intervenu dans le débat avec ma délicatesse habituelle, chaussant de lourds sabots.
J'avais du mal à comprendre la logique qui mettait sur le même plan la destruction programmée de l'Amazonie et la charge de la Police Militaire contre une petite communauté, le capitalisme et l'homophobie, produisant des mots d'ordre qui, s'ils mobilisent, ne forment pas sens.
De même que j'ai du mal à supporter les propos à l'emporte-pièce du type "avant de protéger les gorilles, éradiquons la pauvreté".
Mais ridiculiser l'engagement d'autrui quand on est soi-même confortablement installé n'est pas exactement une attitude correcte.
J'ai donc perdu une bonne occasion de me taire, et lorsque je me sentirai bouillir, j'écrirai directement à Dilma ou à notre futur président.
Je ne comprends pas pourquoi le fait que vous soyez étranger serait un argument contre votre intervention dans un débat brésilien quel qu'il soit. N'est-ce pas une bonne chose que les brésiliens sachent comment leurs débats internes sont perçus à l'extérieur, même s'ils ne déterminent pas leur politique en fonction de ces avis? Après, si vous pontifiez du haut de votre ignorance, peut être qu'un commentaire plus constructif consisterait à vous expliquer en quoi votre analyse est influencée par ce manque d'information. Ceci dit sans vouloir m'immiscer le moins du monde dans un débat franco-brésilien.
Rédigé par : Hady Ba | lundi 23 jan 2012 à 10:18
Mon cher Hady Ba, étant de nationalité brésilienne je devrais pouvoir intervenir dans ce débat sans me faire taper sur les doigts.
Le problème c'est d'intervenir à la française, en maniant l'ironie. Je ne parviens pas à produire de critique constructive parce que c'est ainsi que mon esprit est tourné.
Quand je fais l'effort d'argumenter, cela dit, on écarte mes propos car "trop polémiques". J'ai encore du chemin à faire pour me calmer.
Rédigé par : anthropopotame | lundi 23 jan 2012 à 10:23
What!!!??? Si vous êtes brésilien, votre manière d'intervenir est aussi brésilienne, c'est une vérité analytique. Votre interlocuteur peut bien déplorer la dégénérescence du style brésilien, ça ne lui donne pas plus de légitimité pour vous taper sur les doigts que vous n'en avez pour taper sur les siens.
De plus, si vous ne pouvez ni ironiser, ni argumenter, que pouvez-vous faire? Acquiescer?
Rédigé par : Hady Ba | lundi 23 jan 2012 à 11:04
eh bien, je vais me taire :)
Rédigé par : anthropopotame | lundi 23 jan 2012 à 13:16