Interview de Nicolas Anelka dans le Figaro. Il touche 230.000 euros par semaine. Voici ce qu'il en dit:
"Si tu ne comprends pas les salaires énormes des joueurs, c'est que tu n'as rien compris au business du foot (…) Chacun a ce qu'il mérite. Je transpire depuis très longtemps pour gagner cet argent."
Utiliser le verbe "transpirer" pour expliquer en quoi il mérite ce salaire tend à assimiler le foot à un travail manuel. Et de fait, n'importe quel maçon "transpire", de même que n'importe quel plombier, menuisier, charpentier, pour gagner son argent. Au sens figuré, ce sont les travailleurs non manuels qui transpirent pour gagner leur argent.
Et je suppose que n'importe quel trader, qui joue des sommes énormes qui ne sont pas les siennes, mais dont il devra rendre compte, "transpire" beaucoup lorsqu'il voit les cours s'effondrer.
Bref, tout le monde transpire, et si chacun a ce qu'il mérite, j'ai du mal à comprendre pourquoi Anelka ne ferme pas sa grande gueule, lui qui alterne "transpiration" sur le terrain et Game Boy dans sa chambre.
Anelka n'a rien compris à la vie en général, le sentiment de désespoir qui s'empare des gens normaux, quand l'horizon est bouché.
Ah, la rebelle attitude d'anelka ... la même que celle de cool shen, dans un autre domaine, et de tant d'autres,
des mecs pas toujours sans intelligence, mais sans yeux, et sans mémoire, ça oui. Des nuls, vendus qui s'ignorent (ou pas).
M'enfin, on fait une fixette sur ceux qui sont connus,
mais que penser des millions de jeunes abrutis par cette mentalité, qui bavent devant tout ce fric, dans la dèche, trouvant cela normal et attendant leur heure, quand ils ne la provoquent pas par je ne sais quel coup débile ?
Heureusement que tous les grands patrons et les bien-nés sont là pour nous rappeler que le mérite existe vraiment, qu'une cuillère en argent est nettement plus légitime qu'une chaine en or, et pour nous rappeler qui sont les maîtres...
cernés, nous sommes cernés. :/
Rédigé par : nonos | lundi 29 oct 2012 à 13:01
Ce que vous ne comprenez pas, c'est qu'il serait bien con de ne pas prendre ce que sa position dans le système lui donne. Il est payé comme les autres à son niveau (qu'il a parce qu'il a transpiré) et il ne mérite pas moins.
Peut-être que votre mépris relève du fait que vous considérez qu'il devrait être payé comme un maçon parce qu'il est un peu trop noir, ou trop peuple, par l'utilisation du mot "transpirer".
A moins que vous ne vouliez lui apprendre à parler assez correctement pour justifier son salaire à vos yeux.
http://www.exergue.com/s/div/plan.html#sports
Rédigé par : Jacques Bolo | jeudi 03 jan 2013 à 13:46
"Peut-être que votre mépris relève du fait que vous considérez qu'il devrait être payé comme un maçon parce qu'il est un peu trop noir"
Et le vôtre, d'où vient-il?
Rédigé par : anthropopotame | jeudi 03 jan 2013 à 14:35
"Et le vôtre, d'où vient-il?"
Du simple constat du premier. Et sans doute de mon absence de compassion pour cette attitude que je suis de plus en plus fatigué de constater (mais je m'y résigne par hyper-positivisme, chacun son truc).
Rédigé par : Jacques Bolo | vendredi 04 jan 2013 à 19:44
Bravo. Moi c'est la suffisance qui me fatigue un peu.
Rédigé par : anthropopotame | vendredi 04 jan 2013 à 19:49
Pas de pb!
Moi c'est l'insuffisance, spécialement pour qui prétend analyser les sociétés et ce que disent les acteurs.
PS. Il ne faut pas confondre: la modestie des chercheurs, c'est un rite social. En fait, quand on trouve vraiment qq chose, tout le monde a le melon!
Rédigé par : Jacques Bolo | samedi 05 jan 2013 à 16:45
Les maçons sont noirs et donc évoquer le cas d'Anelka est du racisme. C'est cela votre analyse sociale?
Rédigé par : anthropopotame | samedi 05 jan 2013 à 16:56
C'est ça la vôtre.
Mon analyse sociale, c'est qu'il dit des généralités parce qu'on conteste, pour lui, ce qui est la norme générale.
Vous dites des généralités aussi. Mais vous, vous êtes censé faire des analyses. On peut donc plus légitimement contester votre salaire, qui est sans doute supérieur à celui de nombreuses personnes dans le monde (si on commence à contester), disons plus de six milliards (sociologiquement significatif).
Et vous n'avez pas beaucoup transpiré pour produire ce jugement. Vous pourriez l'admettre au lieu de persister dans la dénégation. Mais peut-être n'aviez vous pas prévu que quelqu'un conteste vos jugements académiques. Ce qui est pourtant une contrainte statutaire sous peine de forfaiture.
Mauvaises habitudes universitaires (voir http://jacquesbolo.com/html/plagiat.html).
Rédigé par : Jacques Bolo | samedi 12 jan 2013 à 13:57
Si vous confondez "blog" et "production scientifique", c'est inquiétant...
Rédigé par : anthropopotame | samedi 12 jan 2013 à 18:11