Les intermittents, Charlie, la Gay Pride, Les Guignols de l'info, j'en oublie.
Chaque semaine, les causes défendues sur Facebook changent, comme si adhérer à un réseau social était un exutoire à toutes les indignations. Comment passer, sans transition, du Non de la Grèce aux Guignols de l'Info? Et parmi mes lecteurs, qui se souviendra d'eux dans vingt ans... Cette note même sera périmée dans une semaine: d'autres sujets d'indignation surgiront.
Un jour on se drape dans le drapeau arc-en-ciel. Le lendemain on proclame sa solidarité avec les migrants. Et tout cela dans le vide sidéral des trois amis qui vous lisent, se drapent dans un drapeau arc-en-ciel, mais qui, ayant manqué le train des migrants pour cause de croisière en Sardaigne, passent directement à la défense des Guignols de l'Info.
Et les causes, les causes, sont abandonnées quel que soit le sort que l'avenir leur réserve. On s'indigne comme on expectore, la cause ainsi évacuée cédant sa place à une autre. L'indignation devient ainsi un état permanent, comme on est angoissé ou irascible.
Je ne vois qu'une persévérance, qu'une ténacité: la mienne, dans mon combat contre les poussettes et les artistes de rue.
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