Je viens de lire un chef-d’œuvre: Roca Pelada, d'Eduardo Fernando Varela. L'histoire, contemplative, se déroule à un poste-frontière séparant l'Argentine du Chili, à 5000 mètres d'altitude. Je l'ai posé tout à l'heure, et le roman persiste. Il m'a accompagné quelques jours, ç'aurait pu être une histoire qui ne se termine jamais.
L'âge venant, on se prend à goûter les romans pour eux-mêmes, sans y chercher de traces de propre vie. On abandonne ce narcissisme de la jeunesse, les "c'est tout moi" et "comme j'ai été compris".
Moins il y a d'intrigue, mieux c'est. Le style prévaut, les personnages étranges, comiques à leur insu, n'ont pas besoin de gesticuler pour exister. Le paysage, la lumière, le froid et la chaleur: nos sentiments s'effacent devant nos perceptions.
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