Concours de chasse: les blaireaux seront "déterrés mais pas tués" (préfet)
Ce concours, véritable épreuve de sélection du championnat de France de déterrage de blaireaux, a suscité l'indignation de l'Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas) qui l'a qualifié de "pratique barbare". L'Aspas a dénoncé cette pratique qui consiste "à arracher violemment blaireaux ou renards de leur terrier avant de les abattre (...) alors que les populations de blaireaux sont en chute libre en France et que cette espèce est protégée dans la plupart des autres pays de l'Europe". Ce concours "respecte les dispositions" de la législation en vigueur et "toutes les précautions seront prises pour (qu'il) ait lieu dans les meilleures conditions", a affirmé le préfet dans un communiqué. M. Lalande a ajouté qu'il est "strictement interdit de tuer les blaireaux, qu'ils seront maintenus dans leurs terriers (et) que ceux-ci seront reconstitués par les participants". Enfin le préfet a annoncé une "présence renforcée des agents de l'ONCFS" (Office national de la chasse et de la faune sauvage) pour "veiller auprès des organisateurs de ce concours au respect de ces dispositions". L'association ornithologique et mammalogique (AOMSL) et la confédération des associations de protection de l'environnement et de la nature (CAPEN), qui ont été reçues en préfecture, s'étaient également émues de la tenue de ce concours, les 16, 17 et 18 mai à Cluny. |
Commentaire d'Anthropopotame : Le rattachement de la Saône et Loire au territoire français fut un événement de première importance. La Saône et Loire, en effet, est un pays aux traditions bien ancrées, et c'est cela qui rend ses habitants si sympathiques. Ils sont nos bons sauvages à nous, en quelque sorte. Je juge depuis ici, le 11e arrondissement, berceau de la civilisation, et je vois d'un bon oeil ces troupes rigolardes s'en allant "déterrer le blaireau", au moment où les femelles allaitent leurs petits. J'aime à imaginer les organisateurs reformant la voûte du terrier avec des précautions d'horloger. J'aime à imaginer les blaireaux reconnaissants, pas du tout effrayés, s'en revenant chez eux une fois qu'on les aura déterrés à coups de pelles et de braillements.
Ah non non, la population de blaireaux est en constante augmentation. La preuve. Sauf que maintenant ils habitent dans des maisons, pas dans des terriers. Qu'un anthropologue n'ait pas suivi cette évolution de l'espèce me déçoit.
C'est juste horrible cet article à lire dès le matin. J'avais un peu suivi le collectif pour l'abolition de la vénerie. Je ne sais pas ce qu'il y a de pire en fait. Je propose d'aller réveiller à coup de pelles en hurlant ces "défenseurs de la nature" comme ils disent. Pour voir...
Rédigé par : Armelle | samedi 26 avr 2008 à 11:08
Chère Armelle, je suis heureux de te retrouver en pleine forme !
Rédigé par : Anthropopotame | samedi 26 avr 2008 à 11:22
Pas de blaireaux dans le XIe? Que des cyclistes à arracher de leur goudron à grand coup de 4x4?
Bien d'accord avec ton analyse des sympathiques traditions ben d'cheu nous.
Mais je n'oublie pas que je n'ai de ma vie jamais vu de gosses plus cruels avec les animaux que pendant les trois années passées à Camopi, sur l'Oyapock (il faut bien que je te taquine...)
Rédigé par : Benjamin | samedi 26 avr 2008 à 15:00
Intéressant de comparer les habitants de "l'oyapock" aux chasseurs de Sâone et Loire....même pour taquiner, le parallèle me parait bizarre.
Rédigé par : Armelle | dimanche 27 avr 2008 à 01:22
Armelle, il y a une autre différence: un très grand nombre de gens qui vous stigmatisent si vous ne faites pas du combat contre le déterrage de blaireaux une de vos préoccupations essentielles vous convoqueront devant le tribunal populaire s'ils vous surprennent à faire une remarque, même anodine, à des gamins amérindiens en train de torturer un animal de manière épouvantablement sophistiquée.
Dans un cas, la "tradition" est une monstruosité à combattre sans répit; dans le second c'est une coutume ancestrale qui est partie intégrante du patrimoine culturel.
Or moi, si je m'indigne du sort fait aux blaireaux et autres animaux victimes des "traditions" françaises, je me préoccupe aussi du sort des pians, iguanes, oiseaux, macaques, etc. Et même de celui des serpents venimeux: si je comprends fort bien qu'on les tue sans hésiter quand ils sont près des lieux de vie, je refuse le découpage méthodique en rondelles, à partir de la queue, que j'ai pu observer.
Et je le dis, tant aux Amérindiens qu'aux Bourguignons. Sans pour autant en faire LE combat de ma vie, je l'admets. Sans prétendre interdire aux Amérindiens de faire ce qu'ils veulent... mais en donnant MON point de vue qu'ils sont ainsi en mesure d'intégrer dans leur raisonnement.
Rédigé par : Benjamin | dimanche 27 avr 2008 à 14:26
Je m'excuse. J'avais pris ça pour un "Ah mais ailleurs c'est pire, nous pouvons nous accorder quelques petites cruautés, nous les occidentaux bien pensants". Il n'en est rien. Bien. Ou mal. Peu importe. Je n'ai pas cette vanité de savoir pour quel combat il est bon de s'engager. Je ne sais même pas quel est le combat à la mode dernièrement.(Ah si, le Tibet. C'est vrai qu'on m'a demandé pourquoi je n'avais pas encore le T-shirt. Pas ce que j'en pense par contre, c'est marrant tiens...) Les blaireaux ne sont pas LE combat de ma vie, j'ai découvert leur vie là. D'ailleurs, la prochaine fois que je traiterais quelqu'un de blaireau, j'y repenserais à deux fois.
J'espère ne pas vous avoir offusqué, d'autant que je suis allée voir votre blog, je le trouve très bien.
Je me permets juste de dire que, dans cette phrase : "en donnant MON point de vue qu'ils sont ainsi en mesure d'intégrer dans leur raisonnement", ça fait un peu trop optimiste. (Non, je n'ai pas dit prétentieux. Qu'allez-vous croire ?)
Rédigé par : Armelle | dimanche 27 avr 2008 à 23:58
En vrai, ils ne l'ont pas intégré, mon point de vue, et je le savais. Mais il faut tout tenter!^^
Et sans que je fasse preuve de coercition, comme les Amérindiens ont horreur des conflits quelques uns évitaient de torturer des animaux en ma présence: j'ai donc du sauver quelques iguanes, oiseaux ou autres bestioles.
Je ne vais pas jouer au vieux con qui a beaucoup bourlingué, mais je suis arrivé à la conclusion ferme et définitive en ce qui me concerne que la connerie et la méchanceté sont les choses les mieux partagées au monde, même si elles prennent des formes différentes selon les latitudes ou les époques.
Et qu'avec la nature humaine il fallait toujours s'attendre au pire, que c'était encore faire preuve d'optimisme.
Rédigé par : Benjamin | lundi 28 avr 2008 à 21:36
Donc je réitère :
Benjamin, nous sommes bien d'accord dans le fond, et je ne vois pas en vous un vieux con, bien au contraire.
J'espère que mes propos n'auront pas été détournés sous l'étiquette d'une jeune conne non plus.(Hein monsieur l'universitaire ?)
Rédigé par : Armelle | mardi 06 mai 2008 à 12:20