Le lecteur, égaré par mes multiples confessions, aura sans doute perdu de vue, comme cela m'arrive parfois, les objectifs de ce blog. Ils figurent dans les notes associés à la catégorie "Profession de foi" mais je vais essayer de clarifier ici ma démarche.
Parmi les multiples maux dont souffre cette planète, il faut savoir faire son miel de ceux qui entrent dans le cadre de mes recherches amazoniennes sur le développement durable en contexte indigène ou "traditionnel". Bien entendu, ce qui m'a orienté vers ce type de recherches est l'idée que l'avenir du monde ne se joue ni en Irak, ni en Palestine, mais en Amazonie. Une altération en profondeur d'un tel écosystème aurait des conséquences bien pires que l'explosion de Tchernobyl ou des bombes d'Hiroshima et de Nagasaki réunies. Modification des régimes de pluie dans l'hémisphère sud, avec des conséquences inévitables sur la capacité de production agricole, et d'autres conséquences pour lesquelles les outils de calcul me manquent.
Il y a donc une question d'échelle et de catégorie qui diverge de ce que l'on pourrait attendre d'une démarche citoyenne : ma perspective concerne l'évolution à l'échelle géologique, et l'humanité en tant qu'espèce parmi d'autres. Par conséquent, le fait que des gens n'aient pas les moyens de s'acheter de la viande ou de se payer un DVD, s'il m'afflige, n'entre pas exactement dans mes considérations. Le lecteur m'opposera que dans ce cas, je ne devrais pas parler du parfum qu'a laissé sur ma chemise une danseuse de tango, et je l'approuve. On peut adopter une perspective ample, se placer du point de vue de Sirius, et rester toutefois un individu égocentrique et suffisant. Je demande donc au lecteur bienveillant de faire la part des choses, et au lecteur malveillant de s'exprimer librement, d'autant que je pars quelques jours à la campagne et ne pourrai donc répondre aux propos calomnieux.
Pour illustrer le point de vue de Sirius, voici un intéressant Turé dansé sur la plage de Cumuruxatiba, sous la pluie, et sans public, par un groupe de Pataxo. Je prétends ici uniquement illustrer la tristesse que l'on éprouve face à l'océan, qui ne répond ni ne nous entend.
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