La réaction du Brésil ne se fait pas attendre : le monde s'inquiète du devenir de la forêt amazonienne, et voilà le pays dressé sur ses ergots. Les étrangers veulent y venir voir ? Renforçons la loi contre les étrangers. Le Congrès s'apprête donc à voter une loi rendant plus difficile l'achat de terres au Brésil, par des particuliers, par des entreprises étrangères, mais aussi... par des filiales brésiliennes de compagnies étrangères. Mais ce ne sont pas les investissements productifs qui sont concernés : ce sont essentiellement les investissements au titre du "crédit carbone" : ceux-là menacent réellement la souveraineté des Brésiliens. Sans compter les ONG soupçonnées d'appuyer la création de Parcs Nationaux et Terres Indiennes pour piller la "nossabioversidade". Cela m'affecte d'autant plus que je suis Brésilien, mais vivant à l'étranger, je suis suspect, bien sûr.
(Les extraits d'article sont tirés de la revue de presse de l'Instituto Socioambiental, ISA)
AGU adia por 15 dias divulgação de novas regras
A Advocacia Geral da União afirma que precisa de mais prazo para emitir o parecer que vai restringir a compra e venda de terras, especialmente na Amazônia, para empresas controladas por capital estrangeiro. Hoje não há mecanismos legais para interferir no volume e no estoque de terras compradas ou arrendadas por essas empresas, com sede no Brasil. O órgão prometera concluir o estudo na sexta - FSP, 8/6, Brasil, p.A10.
Autor de parecer da AGU defende nova lei para limitar acesso à terra
No centro do atual debate sobre a compra de terras por estrangeiros no Brasil, o parecer da AGU (Advocacia Geral da União) GQ-181, de 1998, tem interpretações divergentes. Um dos argumentos é o de que, ao revogar esse parecer, voltaria a valer a legislação de 1971 que regulamenta a venda de terra a estrangeiros. O advogado Luis Alberto da Silva, autor do parecer, não concorda. Ele defende uma nova lei para restringir o acesso à terra, e não a simples revogação. "É preciso ficar bem claro por que estão revendo o parecer. Mas acho que o problema é mais ideológico, por causa da defesa da Amazônia", diz. Para Silva, é preciso saber se a reconsideração das restrições à propriedade de terras por estrangeiros será retroativa. O efeito da insegurança jurídica, diz, pode afastar investidores - FSP, 8/6, Brasil, p.A11.
Les journaux embrayent, dénonçant la main-mise des étrangers. Notons au passage que c'est l'INCRA, institut de la colonisation et de la réforme agraire, qui semble tenir les registres.
Mato Grosso tem maior área registrada por estrangeiros
Estrangeiros estão comprando propriedades rurais em todos os Estados do Brasil. Levantamento inédito do Incra revela que o interesse estrangeiro vai muito além da Amazônia. Com 1.377 propriedades espalhadas numa área de 754,7 mil hectares, Mato Grosso é o Estado que tem a maior área de terras em nome de empresas e pessoas de outros países. São Paulo, por sua vez, é o campeão em número de propriedades em nome de pessoas de outras nacionalidades. São 11.424 terrenos, que, somados, representam 504,7 mil hectares do território paulista. Mato Grosso do Sul, Bahia, Minas Gerais, Paraná e Goiás também estão no topo da lista do Incra como os Estados com maior área nas mãos de estrangeiros - FSP, 8/6, Brasil, p.A4.
Planalto tenta controlar ocupação na fronteira
O Planalto tem agido para tentar contornar o avanço que ocorre há tempos nas fronteiras do país e é considerado uma ameaça à soberania: a compra, posse ou uso de terras da chamada faixa de fronteira por grupos estrangeiros, sem o consentimento prévio do governo, conforme prevê a Constituição. O Gabinete de Segurança Institucional encomendou levantamento para cartórios dos 570 municípios fronteiriços para descobrir os verdadeiros donos dessas terras. E está discutindo com países vizinhos suas preocupações estratégicas. O monitoramento militar da região revela que grupos estrangeiros se interessam por pesquisa ou lavra em 115 mil km². Em alguns casos, essas áreas se sobrepõem com terras indígenas - O Globo, 8/6, O País, p.12
Cette attitude nauséabonde est coutumière au Brésil, où l'épouvantail de la main de l'étranger est agité régulièrement. Comprenons ceci : l'opinion publique brésilienne n'a pas la moindre idée de ce qui se passe dans le monde extérieur. La Globo ne parle de l'Europe que pour signaler qu'une perruche frisée est née au Portugal. L'immense majorité de la population adhère à la théorie du complot. Ce qui est inquiétant, c'est que les complots en question sortent le plus souvent des porte-documents de l'armée, qui dans sa fièvre obsidionale élabore à longueur d'année des plans d'invasions et de déstabilisation du pays par les communistes, les juifs, aujourd'hui les écolos et que sais-je encore. C'est le prétexte d'un "plan Cohen" de subversion qui a permis au président Vargas d'instaurer l'Etat Nouveau en 1937.
Peut-on en vouloir à l'armée brésilienne de maintenir une tradition idéologique qui remonte à la Guerre du Paraguay (1865-1870) ? De lutter bec et ongle pour que l'Amazonie soit intégrée à un vaste réseau de communication routier, ce qui la rendrait plus aisée à défendre ? Je ne sais. Ce qui est inquiétant, c'est de voir se former une convergence d'intérêt entre les militaires et les grands exploitants agricoles, "la travée ruraliste", unis pour réclamer un moratoire sur la création de terres indigènes (retirées du marché foncier) en zone de frontière (qui menacent la souveraineté).
La pression de ces exploitants s'exerce par le fait qu'ils sont, à l'heure actuelle, les moteurs de l'économie brésilienne, comme le furent les barons du café de Rio et São Paulo entre 1850 et 1929 : source de devises, de rentrées fiscales, ils ont orienté la politique du pays durant près d'un siècle, dévastant tout sur leur passage, laissant les terres à nu, avançant toujours vers l'intérieur, défrichant, défrichant, ne songeant qu'à réinvestir leurs gains dans le café, dans une rage suicidaire que seule la crise de 29 a tranché. Il en va de même aujourd'hui dans le soja : toujours plus de soja, le soja toujours plus loin, car tant que le soja est rentable, on y réinvestit tout. C'est plus facile, en effet, car on sait faire: brûler, incendier, ravager, c'est plus facile que de créer des richesses par des propositions innovantes. Les producteurs de soja se font donc entendre. Ils sont riches. Ils estiment qu'un arbre sur pied ne vaut pas un clou. Et l'armée, positiviste dans l'âme, les approuve, autant qu'eux-mêmes l'appuient.
Le président Lula, par ruse ou par faiblesse, abonde aujourd'hui dans le sens de la dignité nationale bafouée par les pressions internationales sur la sauvegarde de l'Amazonie. D'où cette position xénophobe qui va probablement aboutir à vérifier les quarterons de sang des futurs propriétaires d'un lopin en forêt ou ailleurs. Le Populisme, c'est cela : fonder un capitalisme national, en appeler au peuple pour qu'il tranche ou hue ce qu'il ignore absolument. Mais par ces temps de globalisation, la nationalisation du foncier apparaît légèrement anachronique, sauf àç s'inspirer du visionnaire Mugabe, président du Zimbabwe.
Sans complexe, mais sans réflexion, les gouverneurs des Etats de la fédération le répètent à l'envie : le Monde doit payer pour l'Amazonie, mais sans dire ouf, comme le relate l'article ci-dessous, consacré à Ana Julia, gourverneure du Para :
'Mundo tem de pagar pela Amazônia'
Se a comunidade internacional está mesmo preocupada com o futuro da Amazônia, deveria dar dinheiro ao Brasil para garantir a sua conservação - porém, sem dar "um pio" sobre como o País deve gastar os recursos. Essa é a posição da governadora do Pará, Ana Júlia Carepa (PT). Segundo ela, os países ricos têm "obrigação" de pagar pela conservação da floresta, em retorno pelos serviços ambientais prestados por ela. "O mundo tem que pagar sim", disse Ana Júlia em entrevista. A governadora defende a criação de um fundo nacional, para o qual os países desenvolvidos poderiam - ou "deveriam" doar recursos para a conservação da Amazônia - OESP, 8/6, Vida, p.A31.
Que dit-elle ? Les pays riches ont "l'obligation de payer pour l'Amazonie, en retour des biens environnementaux qu'elle rend". Pardon, Ana Julia, et pardon ma chère Lucia qui l'a soutenue, mais ce degré de bêtise a rarement été atteint. Les pressions internationales portent sur la destruction en cours et quasi programmée d'un ensemble que le Brésil s'est engagé à défendre lors de la conférence de Rio. A l'heure actuelle, l'Amazonie ne rend strictement aucun service environnemental, puisqu'elle est en train de brûler en relâchant du carbone à grandes volutes. Le Brésil est le quatrième émetteur de gaz à effet de serre, que vient ici faire l'argent étranger ? Paye-t-on un assassin pour qu'il n'assassine pas, un voleur pour qu'il ne vole pas ? Doit-on pour extirper le crime sur cette terre donner préventivement à chaque humain une somme qui lui interdira de tuer, mentir, voler?
Devant cet élan effroyable de démagogie et de manipulation des masses, l'Etat fédéral cherchant à se dédouaner de son impuissance en chargeant l'étranger, le yankee, le gringo, et que sais-je, comme si le problème urgent et réel de l'Amazonie était cela, et pas l'Institut de la Réforme Agraire, et pas la travée ruraliste, et pas les phalanges ultranationalistes au sein de l'Armée, on croit assister à ce que décrit Bilal dans sa trilogie des immortels : des pays condamnés à commercer, mais vivant dans un monde paranoïaque entretenu par la propagande officielle.
Dans cet ensemble, une voix seulement s'élève pour évoquer l'enchaînement réel des causes et des conséquences, celle de Marcelo Leite, de la Folha de São Paulo, voix seule ici qui fasse honneur au journalisme brésilien :
O método do espantalho
"Os militares e sua doutrina da segurança nacional, afinal, venceram. A recém-reconquistada popularidade do espantalho da 'internacionalização da Amazônia' dá o melhor testemunho dessa vitória atrasada. Em pleno século 21, debate-se até impedir estrangeiros de adquirir propriedades no Brasil. Trata-se da conspiração mais eficiente da história, pois dela não existem evidências concretas. Nossos arapongas criam ficção em massa para arranhar movimentos sociais, povos indígenas e ONGs ambientais. A xenofobia da internacionalização da Amazônia só prejudica o país. Impediu que se formulasse uma proposta nacional para remunerar o serviço ambiental prestado ao planeta. Sim, a Amazônia é nossa. Mas seria sandice reivindicá-la só para destruí-la", artigo de Marcelo Leite - FSP, 8/6, Brasil, p.A10.
Bonjour , je suis brésilienne et la vérité pure que Marcelo parle, je travaillé avec les indiens de Oiapoque dans l‘université de ma ville, état de l'Amapa, nous besoins vraiment de gens pour aide à prendre soin de l’Amazonie, mais l’intéresse primordial de « aucuns » traves la vrais démarches pour les avances de un développement durable de la biodiversité cultural et humaine. Je travaille dans l’élaboration d’ un projet avec une société de Dijon pour pouvoir donné un peu plus de chance aux peuples de la forêt , c’est sa que eux on besoin, de partager informations de sa difficultés et diversité pour qui ils pouvons être une vie plus digne.
Rédigé par : Nara | mardi 19 mai 2009 à 08:50
Oi Nara, me explique melhor o que você faz no Oiapoque, ja que passei bastante tempo nessa cidade. 'E sempre bom ter uma leitora brasileira interessada nesses assuntos. Um abraço.
Rédigé par : Anthropopotame | mardi 19 mai 2009 à 23:49
Oi, posso escrever em Portugues, rs ufa!Bom na verdade moro na França, na cidade de Dole, mas conheço muito bem a realidade de Oiapoque e do Brasil.Trabalhei na cidade de 2005 a 2007 com os projetos da universidade que sou funcionaria-UNIFAP.Estou de licença de 3 anos para acompanhar meu marido que mora aqui.Achei seu blog ontem e muito me interessei, apesar de meu frances ainda esta em fase de aprendizagem ,leio muito bem e escrevo razoavelmente, rs. Deixo meu email , assim pdemos conversar mais. Abrçs e parabéns pelo Blog!
Rédigé par : Nara | mercredi 20 mai 2009 à 10:47