Je dois mettre de côté ce qui se passe à Neverland et me consacrer à ma soutenance d'HDR. Elle aura lieu le 5 juin à Paris, s'intitule "l'Animal qui n'en était pas un", et sera suivie d'une fête chez moi le soir. Mes lecteurs sont cordialement invités, pour peu qu'ils me le disent en commentaire je leur enverrai un mail avec les infos.
L'imminence de cette épreuve explique largement ma susceptibilité de garçon de café. J'ai passé cette dernière semaine à remettre des gens en place comme s'il s'agissait de mon occupation principale, et comme si j'étais en position de le faire. Ce n'est évidemment pas le cas, donc je présente de plates excuses à ceux que j'ai blessés. Je suppose que c'est un moyen de me préparer à la soutenance, avec cette complication que les pré-rapports étaient plutôt élogieux et que je ne sais donc pas trop d'où pourrait venir l'assaut.
Ci-dessous un échange de mail avec l'étudiante qui s'était évanouie deux semaines consécutives. Je constate qu'on peut ignorer les accords du participe passé et maîtriser l'art de la négociation. Elle a réussi, en douceur, à m'apaiser et à éviter que je prenne des mesures radicales de rétorsion. Je constate, par les différents mails que je reçois de la part de mes étudiants, qu'ils ont tout de même beaucoup mûri ces derniers temps. De plus, les enseignants-grévistes commencent à voir leur front se fendiller, entre ceux qui refusent absolument de se voir retirer le moindre jour de salaire, et prônent donc la neutralisation, et ceux qui se sentent coupable vis-à-vis des étudiants, veulent déclarer tous les jours de grève, et se voient traités de traîtres par les durs. Une collègue m'a dit qu'elle avait passé le week-end à pleurer, rongée par la culpabilité à l'égard des étudiants qui se retrouvent dans la situation de rattraper tout un semestre en quinze jours.
Avant de passer à cet échange, je signale un blog remarquable, que j'ai trouvé chez Tom Roud, "Anthropiques.org", et particulièrement cette note, qui reprend des propos de Raymond Aron au sujet de mai 68. Ce qu'il dit au sujet des concours ayant phagocyté l'enseignement supérieur, je pourrais le signer de mon sang car c'est mon cheval de bataille.
Voici donc l'échange, qui naît d'une fausse manip' au secrétariat pour laquelle l'étudiante me demande des éclaircissements. Il me semble que cela traduit assez bien l'état d'esprit des étudiants :
DANS UN SOUCI D'APAISEMENT JE SUPPRIME LE CONTENU DE CET ECHANGE
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