Je suis rentré avant-hier du Brésil, dans un vieux 747 bringueballant, et depuis je n'ai quasiment pas cessé de dormir.
La mission s'est bien déroulée mais elle était franchement crevante.
Comme on le voit sur cette illustration, tirée du plan de gestion datant de 1996, la Réserve de Développement durable Mamiraua se situe en plein coeur de l'Etat d'Amazonas. Les villes les plus proches sont Tefé (50000 habs) Alvarães (10000?) et Uarini (10000?).
La réserve intègre le "corridor central d'Amazonie", un vaste corridor biologique qui va du Pérou à la Guyane française.
Ce qui a motivé sa création, c'est d'abord la présence d'un singe rare, le Ouakari blanc, puis celle de communautés "ribeirinhas" (riveraines) organisées pour la défense de leurs ressources halieutiques (ci-dessous, Boca do Mamiraua avec un arbre Sapucaia).
L'écosystème principal est celui de la forêt inondable (flooded forest, "varzea" ou "igapo"), au sol enrichi par les eaux blanches du Solimões (qui devient l'Amazone peu après Manaus et sa jonction avec le Rio Negro). Ci-dessous notre flutuante et en dessous, arbre Samauma)
Les arbres sont donc assez différents de ceux de la terre ferme, avec des mungubas, assacus, samaumas, sapucaias, ne dépassant généralement pas les 25 à 30 mètres de haut (sauf la samauma), et une faune terrestre moins riche.
En revanche, le fleuve regorge de poissons de grandes tailles, pirarucu et de multiples "peixes lisos", des poissons chats parfois monstrueux. Des caïmans noirs en abondance, des dauphins roses (boto vermelho), des aigrettes, hérons, cormorans...
Ci-dessous, pirarucu et boto (un aileron)
Philippe, François Michel et moi avons découvert une situation très contrastée et j'ai peur d'écrire des bêtises avant d'avoir soigneusement réécouté les entretiens.
Surtout, l'endroit était le paradis des insectes et j'ai été tellement piqué, pompé, sucé, mordu, que j'ai l'impression d'avoir vieilli de dix ans :(
Pas facile de rédiger des notes dans ces conditions:
Je prépare un voyage à Mamiraua pour photographier des animaux en particulier les singes.
L'observation est-elle facile à Mamiraua, et y a-t-il une période plus favorable?
Y a-t-il vraiment plus d'insectes à Mamiraua qu'ailleurs en Amazonie ?
Merci de votre réponse
Rédigé par : Alain Robichon | mardi 10 nov 2009 à 12:32
Bonjour, sans vouloir vous effrayer oui, il y a plus d'insectes à Mamiraua que partout ailleurs en Amazonie d'après ma petite expérience.
Pour l'ouakari chauve, la meilleure saison est la saison humide, entre mai et août, je pense. Les guides locaux de la Pousada Uakari sont censés connaître les habitudes de ce singe, et normalement, me disent-ils, on finit toujours par les apercevoir. S'agissant d'une zone inondable, la faune terrestre est moins riche qu'ailleurs (pas de tapir, pas de cervidés, pas de pécaris), donc on y va surtout pour l'avifaune et les espèces aquatiques. Sinon la réserve de dvpt durable Amanã qui se trouve à côté de la RDS Mamiraua comporte des zones de terre ferme plus accessibles.
Je vous suggère de vous rendre sur le site de l'Institut Mamiraua (IDSM) ou directement sur celui de la Pousada pour les réservations, les infos sur les activités saisonnières, etc.
Cordialement
Rédigé par : Anthropopotame | mardi 10 nov 2009 à 14:32