Etre chercheur, c'est être modeste, c'est affronter des situations périlleuses et le garder pour soi, c'est pratiquer un héroïsme quotidien et n'en rien dire - comme par exemple ce brave chercheur qui, demain, ira à Chambéry assister à un colloque et visiter le Parc National de la Vanoise avec une ceinture de force car il a de plus en plus mal au dos! Et qu'il a reçu des injections de cortizone hier sans pousser un soupir!
Ah oui, quoiqu'on die, les chercheurs courageux n'ont pas froid aux yeux. Mais baste, je ne révélerai pas le nom de ce courageux chercheur (pléonasme?).
Et je proposerai plutôt à la sagacité du lecteur la vidéo suivante, portant sur les Indiens Pataxo de Bahia, parmi lesquels votre serviteur eut l'heur de séjourner:
Si ça ne marche pas, cliquez sur ce lien: http://www.youtube.com/watch?v=HRgIPzXpAL4
La vidéo présente les Pataxo comme Indiens de la découverte, fait du village de Barra Velha l'un des premiers lieux de la rencontre indigènes/Portugais en 1500, relate l'origine du nom "Pataxo" comme étant l'onomatopée du bruit de vague s'abattant sur la plage puis se retirant, puis filme quelques activités rituelles, en particulier la pipe du pajé. Sont ensuite énumérées les activités de subsistance (agriculture, élevage, chasse et pêche) et finalement présente l'artisanat local, fait de graines, expliquant combien les graines transmettent de la force et rapproche celui qui les porte du souffle de Mère Nature. Une incise affirme: "l'artisanat pataxo ne fait pas usage de bois".
J'aimerais sincèrement que les lecteurs me disent ce qu'ils pensent de ce film avant que je ne développe mon commentaire.
Alors déjà, que saudade de ouvir o portuguêse do Brasil...
J'ai été dans ce lieu : j'avais fait une rando de 6 jours jusqu'à Porto Seguro et si je ne me trompe, c'est près d'une ville nommé Paraiso.
Les images sont celles d'une réserve où "on" essaye de conserver les traditions pataxo en réapprenant aux pataxos leurs langues. Les touristes sont accueillis et les pataxos dansent, chantent et cuisent le poisson pour les touristes, et les touristes donnent de l'argent pour le respect des traditions.
J'avais trouvé cette réserve (je ne sais pas si le nom est exact) très paisible et les indiens qui nous ont présenté le projet avaient l'air convaincu.
Cependant, j'avais ressenti un certain malaise : ne dansaient-ils pas QUE pour les touristes ?
Il me semble qu'on les forçait à revenir à ces traditions mais ils ne semblaient pas forcément tous convaincus (du moins, je me suis posée la question).
Le film est beau mais cela fait "pub" qui ne présente pas tous les aspects du problème et ne remet pas assez en contextes la danse (qui a lieu pour les visiteurs, je crois). C'est une image idyllique, qui retranscrit certes une réalité mais seulement un bout.
Voilà. Je suis curieuse d'avoir ton commentaire.
La vidéo est-elle de toi ?
Rédigé par : Kela | mardi 15 sep 2009 à 19:50
Je voulais juste ajouter que cependant, la ville de Paraiso m'avait paru géniale !
Le soir, il y avait un vrai melting pot : on avait droit à un bal de forro, avec tout près des indiens en tenue qui jouaient leur musique avec une bière, et qui, après allaient danser le forro avec les autres !
Rédigé par : Kela | mardi 15 sep 2009 à 19:52
Voyons un peu. Je crois qu'il n'y a pas de ville nommée Paraiso dans le coin. Je crois que tu veux dire Caraiva?
Tu as raison, les scènes de plage sont filmées à Barra Velha, mais toutes les autres images (en particulier les danses) le sont dans l'endroit nommé "Jaqueira", qui se situe à mi-chemin de Porto Seguro et Coroa Vermelha.
L'artisanat Pataxo en graines est très beau, en effet, mais il est faux de dire que les pataxo ne font pas d'artisanat en bois. 80% de la forêt a été déboisée par eux dans la Terre du Mont Pascal, et le Parc National du même nom est en train de prendre le même chemin.
Par ailleurs, les Pataxo ne sont pas les Indiens de la découverte (il s'agissait de Tupinamba) car ils sont arrivés de l'intérieur au XVIIe ou XVIIIe siècle.
Enfin, les ornements de plumes (art plumaire) n'est pas fabriqué par eux mais vient du Mato Grosso - et il est un peu ridicule d'aller à la chasse dans cet accoutrement, comme le montre le film :)
Rédigé par : anthropopotame | mardi 15 sep 2009 à 20:00
Oui, alors, je vais regarder dans mes notes : j'étais persuadée que cela s'appelait Paraiso ! ou Val Paraiso???? en tous cas, j'ai les photos. En tous cas, c'était plus un village qu'une ville...
Je me souviens aussi qu'ils avaient des dérogations pour chasser les oiseaux protégés pour faire les bijoux traditionnels (mais pas pour les vendre aux touristes...)
Rédigé par : Kela | mardi 15 sep 2009 à 20:19