Une visite fort instructive au Parc National de la Vanoise aujourd'hui. Comme le lecteur le sait sans doute, la problématique du colloque est la gestion des conflits en aire protégée. Or nous sommes allés aujourd'hui dans la portion du "coeur de parc" enclavée entre les stations de Bonneval et Val d'Isère. Nous étions guidés par le président du conseil d'administration qui évoquait pour nous les enjeux et conflits d'usages territoriaux, mais ces conflits, en zone de coeur, portaient toutefois sur la cohabitation cyclistes/motards/automobilistes... Les marmottes et les bouquetins, manifestement, n'entraient pas en considération.
Nous apprenons progressivement les différents marchandages opérés par les stations, épaulées par les communes organisées en régie et par les conseils généraux relayés par des ministres savoyards, qui aboutissent systématiquement à la construction de télésièges menant à des versants protégés. Ces versants sont bien vite empruntés par les skieurs hors pistes, qui entraînent la création de zones de "tolérance" envers ces pratiques. Du coup, le domaine skiable s'étend, s'étend, à coup de concessions, sur la moitié du versant, puis sur la moitié protégée du versant, puis sur la moitié de cette moitié, bref une négociation où le parc national se trouve systématiquement en position de faiblesse, en dépit du fait que les versants soient les refuges, entre autres, de coqs de bruyères - très sensibles au dérangement et n'ayant guère de lieux propices subsistant sur cette Terre.
Mais on considère que le le Parc National a accompli sa mission de préservation au vu de l'état de la faune (bouquetins) bien meilleur qu'en 1960 - d'où la faible combativité des responsables.
Un épisode assez drôle: j'ai demandé au président du parc s'il n'y avait pas, parmi les locaux, des gens sensibles et peut-être un peu malheureux de voir ces pentes défigurées par les télésièges. Il m'explique que des associations de défense de la nature se sont émues en leur temps mais ont été mal perçues par les locaux car non implantées localement. J'ai aussitôt pensé à WWF et Greenpeace, senties comme étrangères, mais non: les associations en question étaient implantées à Chambéry!! à 40 km de là.
Voilà, cela m'a laissé songeur et un peu triste...
Plus 30 000 communes en France, des départements des régions.Est-ce par hasard qu'on n'arrive pas à les regrouper ?...
Rédigé par : evelyna | jeudi 17 sep 2009 à 21:20