C'était mon dernier séminaire aujourd'hui, qui a totalement déraillé avec la question des quotas de noirs dans les universités brésiliennes. Notons au passage que j'y suis archi-favorable, mais que je déteste les argumentaires qui ne font usage d'aucun mot concret pour définir de grands principes non localisables.
Je suis à présent épuisé, et ces heures de dialogue en portugais aboutissent à ceci que je deviens une machine incapable d'improvisation tellement je suis crevé. Ma paresse était telle que je n'ai même pas voulu débattre, et j'ai été heureux de déjeuner dans mon coin plutôt que de devoir encore une heure disserter sur le sujet.
Hier soir nous avons eu un apagão ou blecaute - black-out ou coupure de courant, que je croyais limitée à Copacabana mais qui a en fait affecté 120 millions de personnes, tout le sud et sud est du Brésil, à cause d'une défaillance de transmission entre la centrale d'Itaipu et São Paulo.
J'ai noté que dans les rues noires les humains tendent à se manifester localement, sans doute pour montrer que l'obscurité ne les effraie pas. Ce fut donc, plusieurs heures durant, un concert de sifflement et de chantonnement, tous les piétons cherchant à affirmer une présence que les lumières ne trahissaient plus.
Par ailleurs, chaque fois qu'il se passe quelque chose au Brésil (coupure de courant, expulsion d'une étudiante en mini-jupe), les journaux télévisés se posent d'abord la question suivante: qu'en disent les journaux étrangers? Est-ce qu'on en parle dans le New York Times?
Et voilà, je vais faire la sieste maintenant.
MàJ : en réalité cette panne de courant a eu beaucoup plus d'impact que je ne le croyais: les traitements intensifs ont été dispensés dans des ambulances, moteur allumé. Des tonnes de nourriture réfrigérée ont dû être jetées, les aéroports ont été fermés, tous les systèmes informatisés (feu de circulation, distributeurs automatiques) ont dû être réinitialisés, des dizaines de milliers de personne se sont trouvées dans l'imposssibilité de rentrer chez elles faute de train ou de métro, sans parelr de tous ceux qui se sont retrouvés bloqués dans les ascenseurs...
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