Le barrage de Belo Monte est entré dans sa phase de réalisation: les enchères se sont tenues hier, et la plupart des grands groupes, échaudés par les révisions de tarifs, se sont retirés. Plusieurs liminaires du Ministère Public ont voulu interrompre le processus, mais Lula a insisté pour qu'il se tienne, allant lui-même solliciter la formation d'un nouveau consortium. En dix minutes, c'était plié.
Avec les différentes franchises et allègements proposés par l'Etat, la réalisation rapportera 6%. L'entreprise devra raser cent millions d'arbres afin que ceux-ci ne pourrissent pas dans le lac de retenue.
On peut s'interroger sur le volontarisme mis en oeuvre par le gouvernement tout au long de cette affaire. Comme lors de la transposition du fleuve São Francisco, l'Institut Brésilien de l'Environnement (IBAMA) s'est vu forcer la main, ses deux directeurs ont démissionné, et finalement c'est le ministre de l'Environnement, Carlos Minc, qui s'est défait de ses fonctions pour des raisons électorales.
A présent la société civile tout entière se dresse contre ce barrage, qui avait déjà fait l'objet d'une tentative il y a 25 ans. Dans l'esprit progressiste du Président Lula, qu'importent les études bâclées, l'impact environnemental, s'il reste dans l'histoire comme celui qui aura garantit la sécurité énergétique du Brésil.
Or Belo Monte ne servira qu'à une chose: alimenter les pôles industriels qu'on envisage de créer à son entour, démultipliant ainsi son impact par la construction de complexes, de villes dortoirs, et les migrations massives qu'elles vont générer, à touche-touche avec les Terres Indigènes déjà amputées par le lac de retenue.
Les crimes environnementaux ne devraient pas connaître de prescription. Mieux, la responsabilité devrait être, comme dans l'Ancien Testament, transmissible aux successeurs. Ici, un parti politique, là, une entreprise, là-bas, les enfants d'un inventeur fou.
On perçoit bien l'instant où tout dérape, moment où un homme, en charge d'un pays, en vient à déclarer "L'environnement, ça commence à bien faire".
Ce qui est grignoté ne reviendra pas. Ce qui est détruit ne peut être protégé. Ce sont des règles essentielles.
je propose de monter un groupe terroriste avec les Kayapo et de faire sauter le chantier quand il commencera
Rédigé par : isadora | vendredi 23 avr 2010 à 13:40
On reconnaît là l'ardente jeunesse :)
Pour ma part je préfère rester assis dans mon fauteuil en déplorant la destruction annoncée...
Rédigé par : anthropopotame | vendredi 23 avr 2010 à 13:49
Pfff, j'écris un post sur l'éducation universitaire en Amérique du Nord RIEN QUE POUR TOI et tu vas même pas le lire? Je suis super vexée!
Rédigé par : Dr. CaSo | vendredi 23 avr 2010 à 16:34
Quelle tristesse... je n'ai pas trop suivi l'affaire Belo Monte, mais le peu que j'en ai vu ne pas pas donner envie d'en savoir plus.
Rédigé par : OLivier | vendredi 23 avr 2010 à 22:17