Dans son blog "Ethique à Nicomaque", Aristote consacre de longs posts à la question du savoir-vivre, en particulier dans le cadre de projets de recherche sur les connaissances traditionnelles en Amazonie. Je me permets d'en citer de larges extraits car je vis une situation assez similaire:
"Si tu as, par tes saillies, irrité une collègue ethnobotaniste, en lui suggérant par exemple de photographier des Manchots de Baffin alors qu'elle angoissait avant sa présentation au Congrès de Toronto, il est bon de lui présenter tes excuses, sachant que les anthropologues ont une plus grande égalité de caractère et sont généralement des hommes simples, se formalisant assez peu, ayant de ce fait un avantage mais aussi un devoir à l'égard des délicates ethnobotanistes."
Nicomaque s'exécute mais sa correspondante ne semble pas réagir comme le prévoyait Aristote. Et celui-ci de récapituler:
"Si tu as, mon cher Nicomaque, battu ta coulpe en cinq longues lignes et qu'elle t'a répondu en deux mots, c'est un manquement évident aux règles de savoir-vivre. Car "Excuses acceptées" devrait s'accompagner d'un développement du type "Mais moi aussi j'ai exagéré, c'est vrai que je n'aurais pas dû écrire des commentaires ironiques en marge de ton protocole de recherche, en fin de compte c'est moi la coupable, etc."
Aristote suggère à Nicomaque de reprendre les grandes lignes de la réponse attendue et de demander à sa collègue ethnobotaniste de la signer avec son sang ou sa sève, afin que l'affaire soit une fois pour toute classée. Nicomaque est sceptique, et fort ennuyé car il n'a pas très envie de faire de la lecture paysagère sur son terrain au Brésil pour pallier les déficiences du versant ethnoécologique du projet. Aristote se propose alors de l'accompagner. Nicomaque préférerait tout de même une jeune doctorante passionnée. Aristote est vexé. Nicomaque lui écrit un mail d'excuse.
Vous imaginerez le mail d'excuse adressé par Nicomaque à Aristote après qu'Aristote se soit vexé de n'être pas convié à ethnobotaniser sur le terrain, dans le cadre du programme de recherche sur les savoirs traditionnels en Amazonie.
Rédigé par : |