Petite réunion aujourd'hui, organisée par le Président, autour du Développement durable sous toutes ses formes, y compris symboliques. On apprend ainsi que l'Université dépense 60.000 euros par an en papier-toilette, deux fois la subvention que j'ai reçue du Ministère de l'Environnement pour le projet CLEVERT. Une chargée de mission au développement durable a été nommée et le développement durable doit être instillé dans nos cours, sous forme allusive. J'ai proposé un master "développement durable" mais on n'en voyait pas trop l'intérêt. Bref tout deviendra durablement développé, et j'assumerai mon poste de directeur de département chargé de préceptes de durabilité. J'ai bien aimé, en tous cas, les participants de cette réunion, et en particulier le personnel administratif et technique qui avait plein d'idées pratiques.
Le directeur sortant, en revanche, n'a pas mâché ses mots pour dire tout le bien qu'il pensait de moi. Comme je protestais contre la sale habitude qui consiste à fixer les réunions cinq jours avant, voici la réponse que j'ai obtenue:
"Quand on prétend devenir directeur de département on ne fait pas d'absentéisme pendant une année entière. On ne balaie pas d'un revers de manches les propositions de mise au courant que l'on vous fait. La direction de département n'est pas une sinécure : c'est un sacerdoce. Bonne chance pour l'année prochaine."
Il me faudra donc quelque temps, je pense, pour habiter la fonction de Directeur Du Département. Je pense me retirer une semaine à l'abbaye de Cerisy, ou séjourner sur le yacht d'un mien ami.
Rédigé par : |