Voici une petite fille qu'ont aimée tous ceux qui l'ont approchée. Elle ne parlait pas, émettait juste quelques sons plus ou moins articulés. Sa relation aux autres passait par le regard, les expressions, le toucher, et beaucoup d'affection.
Genie est une enfant sauvage découverte en 1970, à l'âge de treize ans, attachée à une chaise, dans un pavillon de Los Angeles :
Son père la maintenait nue le long du jour, et la couchait la nuit dans un lit à barreau, toujours entravée. Parfois, il s'approchait d'elle par derrière et aboyait comme un furieux, pour la terroriser. Jamais il ne lui adressa la parole.
On pourra lire à ce sujet le livre (que je viens de commander) de Lucienne Strivay, 2006, Enfants sauvages - Approches anthropologiques, Gallimard; et celui de Russ Rymer, 1994, Genie: a Scientific Tragedy, Harper Paperback.
Genie a aujourd'hui 53 ans et vit dans un foyer pour handicapés mentaux.
On a souvent parlé de Genie dans mes cours de linguistique. Une des questions était: est-ce que qu'on l'a vraiment autant aidée qu'on aurait pu, ou est-ce qu'on l'a tout simplement "étudiée"? Triste histoire.
Rédigé par : Dr. CaSo | vendredi 16 juil 2010 à 18:05
Elle a vraiment été aimée je crois. Le problème c'est qu'il a fallu la placer en foyer à l'âge de 18 ans, et qu'elle est passée entre de mauvaises mains.
La prof qui parle dans le film est celle qui a tenté de l'adopter, ce que la justice lui a refusé.
Cette histoire me donne toujours envie de pleurer, pauvre gosse.
Rédigé par : anthropopotame | vendredi 16 juil 2010 à 20:44
Cela me fait penser au cas de Poto et Cabango (je ne suis pas sûr de l'orthographe) que j'avais découvert sur Arte il y a quelques années dans un documentaire d'époque (70's) d'un certain Gorin. Elles avaient été désocialisées (pas d'école, désintérêt des parents) et avaient constitué un langage propre, mêlant de l'anglais et de l'allemand. Une fois placées en foyer vers 8-9 ans, elles n'avaient pas réussi à s'adapter à une vie normale et ont fini en bas de l'échelle de sociale (alors que ces filles étaient aussi épanouies que n'importe quel enfant de leur âge, leur invention langagière les isolant mais ne dénotait pas un retard mental). Comme si l'éducation était à la fois décisive mais conditionnée par une nécessité naturelle (perdant son efficace lorsqu'une fenêtre temporelle se ferme).
Rédigé par : Bardamu | samedi 17 juil 2010 à 12:13
Salut,
juste pour te dire que les "enfants sauvages" et en particulier le cas de Génie m'ont toujours passionné si on peut dire ça comme ça ...
D'ailleurs il y a plusieurs types d'enfants car il y a ceux qui ont été abandonnés dans la nature, ceux qui ont été abandonné dans la nature et que se sont fait élever par des animaux ou bien ceux qui ont été séquestrés durant des années et qui n'ont jamais vraiment pu évoluer comme ils auraient dû.
Je peux te conseiller le livre "Le Douloureux Secret des enfants sauvages" de Natacha Grenat qui est vraiment très bien fait et qui nous apporte plusieurs réponses ainsi que récits d'histoires de ces enfants là.
Voilà, bonne continuation !
Rédigé par : Raph | dimanche 18 nov 2012 à 19:03