Tandis qu'elle s'affaire à découper des cèpes, l'amie que je reçois à dîner m'explique que ce sont toujours des hommes mariés qui dans les fêtes lui font des propositions. Ils sont en demande, éprouvent le besoin d'une nuit de folie et de liberté. Cela l'afflige et lui fait douter de la possibilité de rencontrer vraiment quelqu'un.
"C'est pour ça que tu es tranquille quand tu viens chez moi, lui dis-je. Comme je suis célibataire, tu sais que je ne vais pas te faire d'avances; je ne suis pas à la recherche d'aventures sans lendemain."
Je pointais là un véritable paradoxe dans la condition du célibataire quarantenaire: il ne songe pas à traîner la ribaude, il arpente la terre muni d'une liste d'exigences extrêmement restrictives, et n'a pas envie de perdre son temps. Une femme seule ne répondant pas à mes critères se trouve donc avec moi en parfaite sécurité.
La conclusion fut moins agréable: selon cette amie, la sécurité qu'elle éprouve en ma présence vient justement du fait que nous ne sommes pas ensemble. "Tu es tellement glacial et cynique que si j'étais ton amie je me ferais sauter le caisson."
Sympa la copine!!
Rédigé par : Dr. CaSo | dimanche 19 sep 2010 à 18:01
J'ai découvert hier soir d'abord ce texte puis les autres. Ils m'ont plu et j'ai bien souri parfois.Peut-être cela fera-t-il plaisir à l'auteur, malgré sa "froideur" et son "cynisme". Voilà c'est dit !
Rédigé par : Beljame | lundi 20 sep 2010 à 22:01
C'est inquiétant si on a déjà eu à peu près la même discussion, mais avec quelqu'un de moins de trente ans?
Rédigé par : Llyn | lundi 20 sep 2010 à 23:12
@ Beljame : Merci :) Etes-vous libre ce soir?
@ Llyn: cela dépend de qui disait quoi? Etait-ce toi qui découpais les cèpes, ou qui dissertais sur la condition de célibataire? En fait, tout dépend peut-être du comportement qu'on a eu dans la décennie précédente?
Rédigé par : anthropopotame | mardi 21 sep 2010 à 06:12
Ben non : après avoir picoré ça et là, je me lance dans une lecture (la vôtre) qui se veut exhaustive; la tâche me paraît assez ample, je n'ai donc pas de temps à perdre, d'autant plus que ça donne parfois à réfléchir: encore du temps que je ne peux dorénavant plus consacrer aux bagatelles.
Rédigé par : beljame | jeudi 23 sep 2010 à 18:30
Oh! Qu'alliez-vous imaginer, Beljame ! ;)
Rédigé par : anthropopotame | vendredi 24 sep 2010 à 08:17
"Ben quoi ?" me suis-je demandé à la lecture de votre réponse.Je me rue donc sur mon dico petit Robert de 1988. OK au singulier. Au pluriel, entendez "vétilles". Ah Ah ! Non mais ! L'honneur est sauf...j'ai eu la trouille.
PS:Si je lis toutes les catégories, aurais-je lu toutes les archives, ou autre formulation : tous vos textes sont-ils rattachés aux catégories ? Ceci pour l'organisation de mon projet titanesque qui tourne à l'idée fixe. Pour l'instant je m'attèle à la gauche de l'écran.
Rédigé par : beljame | vendredi 24 sep 2010 à 20:20
Ah oui, mais depuis 1988 bien des choses ont changé :)
Je plaisante, en vérité je suis sur un nuage depuis quelques jours; en bon scientifique, je le qualifierais de stratus, ou de strato-cumulus.
Je crois en effet que tous les textes, sauf les pages à gauche, sont rattachés à des catégories...
Rédigé par : anthropopotame | vendredi 24 sep 2010 à 20:24
Ah bon? Mon dico par exemple, il n'a pas trop bougé, une tâche par-ci par là, la couverture moins rutilante, rien de plus. Je lui fais donc toujours une confiance aveugle (certes ce n'est pas pratique).
Rédigé par : beljame | vendredi 24 sep 2010 à 20:52