Dans la navette qui relie les Portes du Paradis à Neverland, une jeune fille m'a demandé son chemin. A entendre son accent, j'ai répondu en portugais et nous avons devisé les quelques minutes que dure le déplacement. Elle était médecin, disait-elle, et néphrologue. Elle exerçait à l'hôpital de Porto. Elle venait en France afin d'y apprendre une nouvelle technique liée aux soins post-transplantation (des reins).
- Et cette nouvelle technique, lui dis-je, consiste-t-elle à séduire les gens au cours d'une soirée, pour les plonger ensuite dans une baignoire remplie de glaçon, avec une cicatrice leur barrant le côté?
- Non, répondit-elle, il s'agit d'une technique liée à la dialyse, la fistule veineuse provoquée.
Elle m'expliqua alors que son rôle portait davantage sur la partie post-opératoire, et confirma, comme je m'en désolais, qu'elle serait incapable d'extraire, puis de réparer un rein défectueux pour le remettre ensuite sur le marché des greffons. Une nouvelle idée de start-up (pièces détachées, reins d'occasions) mourait étouffée.
- Je ne suis pas chirurgienne, rappela-t-elle.
Nous abordâmes ensuite la question du Dr House. Selon elle, la série était surfaite, et ne tenait pas la route, médicalement parlant. L'intrigue, toutefois, offrait cet avantage qu'elle était transposable à d'autres milieux professionnels, comme l'univers des mécaniciens (une auto qui se délite) ou à celui des professeurs d'université, confrontés à des notes catastrophiques et empirant chaque année.
Et nous nous sommes séparés sur le quai d'arrivée.
Bonjour,
la vésicule biliaire, pour ablation et recyclage, ça aurait plus de potentiel dans votre université de toute façon.
(bon courage)
:/
Rédigé par : nonos | jeudi 25 nov 2010 à 19:37